Les recettes des PV et des radars en berne

Depuis 2020, pour cause de crise sanitaire, les procès verbaux et les radars font moins recette. Moins de circulation, c’est plus de bénéfice pour la sécurité routière mais plus de déficit pour le budget des amendes routières. 

La pandémie de Covid-19 a une incidence directe sur nos vies et a bousculé nos habitudes routières. Les confinements, les périodes de couvre-feu et le télétravail de masse ont eu un impact sur nos déplacements avec une baisse du trafic… et des infractions routières. S’il est compliqué de le mesurer précisément, dans certains domaines les chiffres sont parlants et c’est le cas du bilan 2020 des radars automatiques et des procès verbaux. L’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONSIR) a publié tardivement les chiffres 2020 qui mettent en exergue une mortalité en baisse et un nombre de PV stable.

Un nombre de PV stable 

Le bilan de l’ONISR montre une baisse de 6% de procès verbaux en France en 2020 soit un passage de 25,6 à 24 millions de contraventions. Cette baisse est forcément liée aux mesures prises à l’encontre des déplacements pendant la crise sanitaire. Au 1er janvier 2021, la France comptait 4 224 radars soit 8 % de plus qu’en 2020. Le pays a procédé au renouvellement et à la modernisation d’une grande partie des radars vandalisés en 2018 et 2019. Ainsi, le parc s’est notamment enrichi de près de 600 radars tourelles, ce qui porte à 794 le nombre de dispositifs installés en France. 

Voici la composition du parc de radars en France en 2021: 

• 55 % de radars fixes,
• 21 % de radars mobiles,
• 18 % de radars de franchissement
• 6 % de radars autonomes. 

Une amélioration des dispositifs de contrôle 

Certes il y a eu moins de monde sur les routes en 2020, néanmoins les dispositifs de contrôle sont devenus de plus en plus performants. Les photos sont de meilleure qualité et cela réduit aussi le nombre de réclamations. Le nombre de photos noires, qui empêchent l’identification du véhicule, a été réduit de 13 à 3 % entre 2019 et 2020.Les postes de contrôle de vitesse ont permis de faire suivre 12,9 millions d’avis de contraventions (+ 2 %) aux automobilistes. 

L’excès de vitesse, n°1 des infractions 

En 2020, ce sont près de 24 millions d’infractions au code de la route qui ont été relevées. Parmi elles, 12,5 millions ont été enregistrées par les radars automatiques (mobiles et fixes), dont 94 % pour des excès de vitesse pour la grande majorité de moins de 20 km/h (95%). “7,6 millions de points ont été retirés pour le motif « excès de vitesse » en 2020 sur 11,4 millions de points perdus par les automobilistes français (– 9,9 % par rapport à 2019)” d’après le bilan ONISR. Cela dit, les dispositifs fixes permettent pour le moment d’identifier principalement ce type d’infraction. Dans les années à venir, les systèmes seront de plus en plus élaborés et permettront également de punir d’autres infractions comme le téléphone au volant ou encore le non port de la ceinture par exemple. Le nombre de messages d’infractions transformés en avis de contravention pour les immatriculations françaises est passé de 65,1 % en 2019 à 75,6 % en 2020. 

Les radars fixes les plus flasheurs en 2020 

La cabine qui enregistre le plus de flashs avec presque 170 000 crépitements, c’est celle présente sur l’autoroute A8 à hauteur de Cagnes-sur-Mer dans le sens NIce vers Cannes. Dans le top 10, on retrouve les cabines suivantes: 

A1 de la province vers Paris
RN230 de Lormont vers Villenave d’Ornon
A6B de la province vers Paris
A6A de la province vers Paris
A10 de Paris vers Chartres (2 cabines)
A35 de Colmar vers Strasbourg
A25 de Dunkerque vers Lille

Les plus flasheurs sont quasi en totalité sur autoroute mais non sur des portions à 130 km/h. Les changements de vitesse réglementée permettent de flasher davantage le temps que les automobilistes prennent en compte les nouvelles indications. 

On note dans ce classement, pour la première fois, un radar tourelle en 3ème position, avec 126 255 crépitements. Il s’agit d’un matériel mis en service en 2019 sur la rocade de Bordeaux (la Nationale 230), dans le sens de Lormont vers Villenave-d’Ornon.

Ces dix machines sont de véritables torpilles. Là où certains radars ne flashent pas plus de 100 fois par an, dans ce top 10, on a des radars qui ont entre 200 et 460 déclenchements par jour. 

Baisse de la mortalité sur nos routes 

Confinement, télétravail sont autant de paramètres qui ont permis de réduire de façon importante la mortalité routière en France. Selon les estimations de l’ONISR, 221 personnes sont décédées sur les routes de France métropolitaine en novembre ?2021, contre 173 en novembre 2020, année atypique, et 257 en novembre 2019 avant que la pandémie ne commence. Ceci représente une baisse de 14 % entre novembre 2021 et novembre 2019, et de moins 18% par rapport à la même période entre 2015 à 2019 (peu clair). De manière générale, il semble également avoir eu un changement des comportements routiers. On constate une baisse de la vitesse moyenne des véhicules de tourisme. Celle-ci s’élevait à 78,3 km/h en 2019, alors qu’elle approchait les 81 km/h en 2017.
En outre-mer, selon les estimations de l’ONISR, 30 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route en novembre 2021 contre 24 en novembre 2020 et 39 personnes en novembre 2019. Le nombre d’accidents corporels enregistré s’élève à 272 en novembre 2021 contre 252 en novembre 2020 et 268 en novembre 2019. Au total, 316 personnes ont été blessées lors de ces accidents contre 322 en novembre 2020 et 341 en novembre 2019. Bilan, entre 2021 et 2020, on voit bien que, dès lors que la circulation revient massivement, les chiffres de la mortalité sur nos routes rebondissent.