Nouvelle norme CO2

Normes antipollution Euro : qu’en est-il en 2021 ?

L’Europe a dans son viseur les émissions de polluants des véhicules. Dans une démarche environnementale, elle met en place des normes de plus en plus contraignantes pour les constructeurs afin de limiter les émissions de polluants liées au transport routier. La vis va encore se serrer en 2021, notamment pour les nouvelles voitures qui arriveront sur le marché. La future norme de dépollution Euro 7, qui sera probablement la dernière, devrait être connue d’ici la fin de l’année, pour une entrée en vigueur en 2025. L’objectif de la Commission européenne ? Passer d’un parc majoritairement thermique à au moins 30 millions de véhicules « zéro émission » sur les routes d’Europe d’ici 2030. On fait le point.

Pourquoi des normes restrictives ?

La norme européenne, également appelée norme Euro, permet de fixer des limites maximales de rejets de polluants pour les véhicules neufs. Les polluants visés par cette réglementation sont les oxydes d’azote (NOx), le monoxyde de carbone (CO), les hydrocarbures (HC) et les particules fines, qui sont nocifs pour la santé. L’objectif : réduire la pollution atmosphérique et avoir un impact sur le réchauffement climatique. Fin 2020, en présentant sa feuille de route pour une mobilité durable, l’exécutif européen a rappelé qu’il était “nécessaire de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports d’ici 2050 pour que l’Europe devienne à cette date neutre en carbone« .

En prenant dès à présent des mesures renforcées en matière de normes d’émissions polluantes des véhicules particuliers, puis des poids lourds en 2022, l’Europe vise une mobilité à émissions nulles dans les années à venir. La Commission européenne souhaite obtenir un parc roulant d’environ 30 millions de véhicules “zéro émission” en 2030, pour atteindre quasiment 100 % en 2050. Le déploiement des infrastructures de recharge pour voitures électriques et à hydrogène devrait alors s’accélérer. Le plan européen prévoit 1 million de points de recharge publics d’ici 2025, et 3 millions d’ici 2030. Pour rappel, on en comptait moins de 200 000 en 2019. De même, l’UE prévoit d’installer 500 stations à hydrogène d’ici à 2025 et de doubler ce chiffre en 2030.

Des normes d’homologation qui évoluent

Les normes Euro pour les poids lourds sont différentes de celles pour les véhicules légers. La première norme mise en place pour les poids lourds est apparue en octobre 1990 (Euro 0), alors que les véhicules légers n’ont été soumis à une norme qu’à partir de 1993 (Euro 1). Pour les poids lourds comme pour les véhicules légers, ces normes sont de plus en plus drastiques à chaque évolution. Aujourd’hui, les poids lourds neufs sont soumis à la norme Euro 6, tandis que les véhicules légers doivent être conformes à la norme Euro 6d depuis le 1er janvier 2021.

Depuis septembre 2017, l’évolution des normes européennes est en constante évolution avec une politique de restrictions. En 2019, la Commission européenne a lancé le « Pacte vert pour l’Europe ». Il vise à mettre en œuvre une politique pour atteindre une pollution zéro dans l ‘UE. Il prévoit, entre autre, un plan d’action « zéro pollution » pour l’air, l’eau et les sols et une révision des normes européennes de qualité de l’air pour les aligner sur les valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Homologation : ce qui change en 2021

La procédure d’homologation des véhicules légers en place aujourd’hui est le WLTP (Worldwide harmonised Light Vehicle Test Procedure), complétée par le test RDE (Real driving emissions). Il vise à mesurer la consommation et le niveau d’émissions de Co2 et de polluants atmosphériques des véhicules. Ce protocole garantit des résultats plus représentatifs des conditions réelles d’utilisation que l’ancien protocole mis en place, le NEDC (New European Driving Cycle). Les normes sont définies à partir de tests de conduite en ville et sur grandes routes pour être les plus réalistes possible. La procédure d’homologation permet de vérifier si le véhicule ne dépasse pas les seuils d’émissions polluantes réglementaires.

Les véhicules neufs sont aujourd’hui soumis à la norme Euro 6d. En matière d’émissions d’oxyde d’azote (NOx), par exemple, la limite de la norme 6d est de 60 mg/km pour les véhicules essence et de 80 mg/km pour les diesel lors des tests en laboratoire. Depuis janvier 2021, une tolérance d’un facteur de 1,43 en Euro 6d est consentie sur les essais routes pour tous les modèles de véhicules privés et les nouveaux modèles d’utilitaires légers. Cette tolérance était de 2,1 auparavant. La limite de monoxyde de carbone (CO) de la norme Euro 6d est, elle, de 1000 mg/km pour les véhicules essence et de 500 mg/km pour les diesel.

Vers la norme dépollution Euro 7

La Commission européenne prévoit déjà une évolution de la norme Euro 6 vers la norme Euro 7 qui serait mise en application en 2025. Cette nouvelle norme a pour objectif d’améliorer la qualité de l’air, en particulier en zone urbaine, d’harmoniser les règles pour tous les véhicules et de diminuer les coûts de mise en conformité et la charge administrative des constructeurs, mais aussi des autorités nationales. En France, le ministère de la transition énergétique souhaite « des valeurs limites d’émissions plus ambitieuses, mesurées en laboratoire et en conditions réelles de conduite, pour les polluants d’ores et déjà réglementés, ainsi que l’introduction de limites pour des polluants encore non réglementés à l’échappement et pour les particules fines liées à l’usure des pneumatiques et des plaquettes de frein. »

Cette future norme Euro 7 va logiquement baisser à nouveau les niveaux tolérés des polluants et durcir le cycle d’homologation. La quasi totalité des véhicules circulant en Europe étant amenée à être “zéro émission” dans les prochaines années, il se pourrait que cette norme Euro soit la dernière.

À quoi faut-il s’attendre ?

Pour atteindre ses objectifs et respecter ses engagements climatiques, la Commission européenne va devoir proposer des mesures renforcées. Cette nouvelle proposition sera soumise aux votes en fin d’année 2021 et devrait entrer en vigueur dès 2025. Cette future norme d’émissions Euro s’annonce sévère. En plus d’un durcissement des limites des émissions de polluants atmosphériques et de l’ajout de nouveaux polluants (ammoniac, méthane, protoxyde d’azote…) pour compléter les normes, le respect des normes d’émissions devra s’effectuer dans toutes les conditions (saisons, températures, dénivelés, etc.). Par ailleurs, le suivi des rejets des véhicules sur la route par les autorités jusqu’à leur fin de vie (systèmes de diagnostic embarqués) pourrait être acté. Cela permettrait notamment de remédier au problème posé par les hybrides rechargeables. En effet, ces dernières affichent bien souvent de meilleurs résultats lors des tests que dans des conditions réelles. La cause ? Le fait que des automobilistes ne les utilisent pas toujours à bon escient. C’est notamment le cas de certains professionnels qui optent pour des véhicules hybrides rechargeables uniquement pour échapper à la TVS, sans jamais les recharger.

La solution d’un mode hybride forcé dans certaines zones pour les hybrides rechargeables pourrait également être envisagée. Certaines marques, comme Fiat, ont déjà anticipé cette situation en permettant à leurs véhicules de passer automatiquement en mode électrique selon la géolocalisation.

La fin des moteurs thermiques pour les constructeurs ?

Cette nouvelle norme très stricte va contraindre de nombreux constructeurs à miser davantage sur l’électrification de leurs véhicules. C’est notamment le cas de Volkswagen ou encore Audi dont les PDG ont annoncé l’arrêt du développement des moteurs à combustion interne pour se concentrer sur l’adaptation des moteurs existants aux nouvelles réglementations en matière d’émissions. Ralf Brandstättera, l’actuel patron de Volkswagen, a néanmoins déclaré « Nous en avons encore besoin pendant un certain temps, et ils doivent être aussi efficaces que possible. Durant la prochaine décennie, ces voitures doivent encore rapporter de l’argent pour financer l’ensemble de la transformation ». Lors d’un point presse avec les médias allemands, Markus Duesmann, PDG d’Audi, a ajouté que, selon lui, « Les projets européens concernant la norme Euro 7 représentent un énorme défi sur le plan technique, tout en étant peu bénéfiques pour l’environnement. Cela limite le moteur thermique« . La norme Euro 7 divise l’industrie automobile et est vivement critiquée par de nombreux constructeurs qui la redoutent.

Rendez-vous en fin d’année pour connaître les détails de cette nouvelle, et probablement dernière, norme Euro.

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2 commentaires pour “Normes antipollution Euro : qu’en est-il en 2021 ?

  1. L’Europe des nazis, est de retour…technocrates et incapables, veulent tuer l’automobile et revenir à la traction Hippomobile. Sachant que toute l’Europe reunie , pollue moins de 4%….quand à la France, nous sommes à 0.04%. Supprimons les avions ,bateaux, les écolos , les bobos et la Commission Européenne, et nous respirons mieux

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