C’est la tendance depuis déjà quelques années, les SUV raflent les ventes mettant notamment dans l’ombre les berlines, monospaces et 4X4. Alors, comment expliquer un tel succès ?
Les SUV (sport utility vehicle) ont déferlé comme un véritable raz-de-marée et représentent plus d’un tiers du marché de l’automobile. Depuis que ce segment est apparu, il séduit en masse et tous les constructeurs ont désormais leurs modèles. Le SUV est né dans les années 1990, aux Etats-Unis, où il représente plus de 70% des ventes. Il a ensuite traversé l’Atlantique pour connaître une nouvelle fois le succès. Le segment est en progression constante depuis plus de dix ans.
1. La tendance des SUV
Baroudeur et sportif, sans nul doute, il s’agit bien du style qui séduit avant tout les acheteurs de SUV. Le design branché, la carrosserie personnalisable et la position de conduite surélevée sont autant d’arguments qui font craquer les automobilistes. Et ce succès est parti pour durer ! En 2019, les SUV représentaient 38% des immatriculations en France et ils pourraient représenter près de la moitié des ventes en 2022. Le phénomène traverse les frontières et la tendance se retrouve au niveau européen. Parmi les 20 véhicules les plus vendus dans le monde en 2019, huit sont des SUV.
Tous les constructeurs, ou presque, proposent aujourd’hui des SUV dans leur catalogue. L’offre est suffisamment étoffée pour satisfaire chaque automobiliste et chaque bourse. Du Dacia Duster, à bas coût, au Lamborghini Urus, dans l’ultra luxe sportif.
Notons tout de même que ces chiffres sont relatifs sachant que des modèles, comme certains monospaces et certaines berlines, ont disparu laissant la place libre aux SUV.
2. Une répartition inégale sur le territoire
Si le SUV séduit en masse, il est néanmoins bien plus présent dans certaines villes. La répartition n’est pas homogène sur le territoire français. Les deux villes où ils rencontrent le plus de succès sont Paris, avec 46 %, suivie de Lyon avec 40 %. Au niveau des départements, Paris est sur la première marche du podium suivie des Hauts-de-Seine avec 44 %.
3. Berline VS SUV : quelles différences ?
Les chiffres moyens parlent d’eux-mêmes, le SUV est plus imposant qu’une berline. Mais cela signifie qu’en moyenne, il est également plus cher.
| Berline | SUV | Différence | |
| Consommation | 5,06 l/100 km | 5,63 l/100 km | + 0,57 l/100 km |
| 0 à 100 km/h | 9,42 s | 10,03 s | + 0,61 s |
| Masse | 1 301 kg | 1 395 kg | + 94 kg |
| Tarif | 31 573 € | 34 550 € | + 2 977 € |
| Empattement | 2 655 mm | 2 661 mm | + 6 mm |
| Garde-au-toit avant | 959 mm | 976 mm | + 17 mm |
| Garde-au-toit arrière | 909 mm | 939 mm | + 30 mm |
| Volume de coffre en 5 places | 394 dm3 | 468 dm3 | + 76 dm3 |
| Volume de coffre en 2 places | 1 224 dm3 | 1 420 dm3 | + 196 dm3 |
| Garde-au-sol | 134 mm | 184 mm | + 50 mm |
En matière de consommations, le constat est le même. Plus lourd, le SUV est par conséquent plus gourmand. En moyenne, par 100 km, un SUV consomme environ 0,6 litre de plus qu’une berline en essence, 0,4 litre de plus en hybride et 0,7 litre de plus en diesel.
Il est aussi plus émetteur de CO2, ce qui peut entraîner un malus. Encore un surcoût à prendre en compte, si vous souhaitez acheter un SUV. Pour la puissance et le dynamisme, l’avantage est à la berline. Sur le 0 à 100 km/h, un SUV, dont le centre de gravité est plus élevé, sera plus lent d’environ une demi-seconde par rapport à une berline en essence, et de près d’une seconde en diesel.
4. Les SUV, une affaire rentable
Les SUV bénéficient d’une campagne de publicité impressionnante, dans les magazines, les journaux et à la télévision. Bien que l’investissement publicitaire soit important, le taux de marge est très élevé, ainsi le SUV reste une affaire bien rentable. Face à cette nouvelle tendance et au succès de celle-ci, les constructeurs n’ont pas d’autre choix que d’intégrer des SUV dans leurs gammes pour rester à la page et répondre aux attentes des automobilistes. Ce déploiement a progressivement éteint les mini-citadines. Chez Peugeot, par exemple, la 108 a laissé sa place au SUV « ultra-citadin », le 1008.
5. Les inconvénients du SUV
1. Consommation et émissions de CO2
Cet engouement est à relativiser car acheter un SUV représente aussi quelques inconvénients. En effet, ce modèle est souvent bien plus consommateur de carburant. Plus lourd et moins aérodynamique, il consomme plus. Conscients de cet aspect négatif, les constructeurs sont dans les starting-blocks pour proposer des SUV moins polluants, voire électriques. La réduction de la taille des moteurs et l’apparition des SUV urbains ont diminué leurs émissions de CO2, faisant taire quelques critiques. Les modèles « premium », notamment, sont souvent équipés de motorisations hybrides qui améliorent le bilan carbone. Plusieurs constructeurs convertissent déjà leurs SUV à l’électrique. C’est notamment le cas du Jaguar I-Pace ou encore du Hyundai Kona.
2. Praticité
Le SUV est aussi plus long et plus large qu’une citadine ou une berline. Si vous êtes citadin, mieux vaut oublier le stationnement facile dans la rue ! Cela dit, l’espace à bord est souvent plus avantageux, même si certains modèles n’affichent pas des mesures si impressionnantes.
3. Prix
Enfin, le SUV est onéreux. Il est coûteux à l’achat, en matière de consommation, mais aussi en entretien selon les modèles. En optant pour un SUV, il est préférable d’avoir le porte-monnaie adéquat. En comparaison avec une berline à motorisation et niveau de finition identiques, un SUV coûte en moyenne 3000€ plus cher à l’achat (malus pris en compte).
6. Pourquoi le SUV remplace-t-il peu à peu le 4X4 ?
Fut une époque où le comble du chic était de rouler en 4X4. Ce temps est désormais révolu. Même si les gros modèles de 4X4, comme les Land Rover, trouvent encore leur public, chez les constructeurs français plus traditionnels, le SUV a pris le dessus. En développant le SUV, les constructeurs automobiles ont tenté de passer outre les inconvénients qui ternissaient le 4X4 : trop imposant, trop gourmand en carburant, peu pratique en ville. Pour balayer cette image négative, la première étape a été de changer de nom. Les 4×4 sont ainsi devenus des SUV, « Sport Utility Vehicles », un anglicisme qui ne signifie franchement pas grand-chose mais qui semble avoir rendu ces 4×4 à nouveau désirables.