Crédit Photo : Volkswagen

Volkswagen : les dessous du recyclage des batteries

Les voitures hybrides et électriques semblent se positionner comme des véhicules d’avenir. Mais si à l’usage ces voitures se veulent plus écologiques que les véhicules thermiques, cela est en revanche moins vrai lorsqu’elles cessent de rouler et que leurs batteries s’usent. Alors, en plus d’adopter un processus d’extraction plus durable, certains constructeurs, comme Volkswagen, travaillent aujourd’hui au recyclage de leurs batteries afin de réduire leurs déchets et s’inscrire dans une démarche environnementale plus forte.

Il y a aujourd’hui une prise de conscience climatique et les automobilistes sont de plus en plus nombreux à adopter un véhicule électrique. Les constructeurs et les gouvernements européens contribuent largement à leur développement. L’objectif : alimenter sept millions de voitures électriques à horizon 2025. Face à cette accélération, l’un des plus grands enjeux de ces prochaines années est le recyclage du bloc de batteries de ces véhicules.

Boom de l’électrique : l’Union Européenne dans les starting blocks

L’Alliance Européenne des batteries a été créée il y a trois ans. Si les débuts n’étaient pas très prometteurs, face à une forte concurrence mondiale et notamment asiatique, aujourd’hui, le marché européen de la batterie n’a plus à rougir. « D’ici 2025, l’Europe devrait être en mesure de produire suffisamment de cellules de batterie chaque année pour alimenter au moins sept millions de voitures électriques » ont déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, Peter Altmaier, son homologue allemand, et Maros Sefcovic, vice-président de la Commission européenne. L’avenir de l’électrique en Europe semble tracé. Les chiffres de 2020 le prouvent aussi. Malgré la pandémie mondiale de Covid-19, le nombre de véhicules électriques vendus en Europe en 2020 a atteint 1 365 000, ce qui représente 10,5% des ventes totales de véhicules, contre seulement 3% en 2019. Pour faire face à ce succès, l’Union Européenne prévoit également d’accélérer l’expansion des points de recharge à hauteur d’ « un point de recharge public pour dix voitures électriques ».

Afin d’atteindre ses objectifs, l’UE a notamment investi 2,9 milliards d’euros fin janvier dans le projet « Innovation européenne dans les batteries » qui regroupe 42 entreprises, dont les constructeurs BMW, Fiat et Tesla, le chimiste français Arkema, et le spécialiste suédois des piles Northvolt. Des start-up, des organismes de recherches et des universités vont aussi prendre part à cette révolution automobile. À l’investissement de l’Union Européenne, vient s’ajouter également des aides à hauteur de 9 milliards d’euros d’investissements privés. Aujourd’hui, avec 3% de la production mondiale des batteries, la Chine garde une longueur d’avance. L’Europe compte bien rattraper son retard et atteindre 25% du marché mondial d’ici 2030.

Le processus de recyclage des batteries : comment ça marche ?

L’usine de Salzgitter de Volkswagen, qui peut recycler jusqu’à 3 600 batteries par an, a ouvert ses portes pour montrer à quoi ressemble le processus de recyclage des batteries, l’un des grands enjeux du développement de la motorisation électrique. Le constructeur allemand est déjà très préoccupé par cette question et espère pouvoir atteindre un taux de recyclage des matières premières destinées aux batteries supérieur à 90%. En effet, il ne s’agit pas de rouler en électrique si la fabrication et le recyclage sont finalement plus polluants que l’utilisation d’une voiture à motorisation thermique. Dans son usine de l’ancienne station thermale devenue plaque tournante de la mobilité électrique, Volkswagen travaille ainsi sur un projet pilote sur le recyclage à 95% des matériaux du bloc-batteries (pourcentage espéré). Mark Möller, directeur du développement technique au sein du groupe allemand explique la démarche :  « Nous savons déjà que les matières premières récupérées sont tout aussi efficaces que les matières vierges. Notre objectif est de soutenir la production future de cellules avec des matériaux recyclés pour répondre à la demande rapidement croissante de batteries« .

Dans un premier temps, les piles doivent être démontées puis mises dans un broyeur afin de procéder à la séparation des matériaux. Ensuite, l’électrolyte est pompé pour laisser place aux matières solides, puis aux matières premières. Ainsi, on récupère le plastique, le métal, du lithium, du cobalt, du nickel et du manganèse qui peuvent être recyclés. Le constructeur allemand explique : « Innovant et économe en CO2, le processus de recyclage n’utilise pas la fusion dans un haut-fourneau qui exige beaucoup d’énergie. Les systèmes de batteries usagés sont livrés, entièrement déchargés et démontés. Les différentes parties sont ensuite broyées sous forme de granules, puis séchées »

Les batteries lithium-ion dans le viseur

La société allemande qui produit les rotors et stators des moteurs électriques de la Volkswagen ID.3 travaille à la production des batteries lithium-ion et à leur recyclage. Elle pourra être ainsi totalement autonome dans son circuit de fabrication. Pour pouvoir avoir une seconde vie, les batteries sont analysées afin de dissocier celles qui peuvent effectivement prétendre à un recyclage et celles qui seront utilisées dans un système de stockage pour la recharge flexible et mobile développée par Volkswagen. Alors que Volkswagen vise plus de 90% de recyclage, la France a déjà obtenu 82% de recyclage en poids sur les batteries lithium-ion. Déjà des résultats encourageants lorsque l’on sait que l’obligation européenne est fixée à 50%.

Bientôt six usines de fabrication de batteries en Europe

Volkswagen met en place une stratégie forte en matière de mobilité électrique pour les années à venir. À l’occasion d’une conférence (“Power Day”), le groupe allemand a annoncé l’implantation et le déploiement de 6 « gigafactories » en Europe, dont certaines usines existent déjà, pour un équivalent de 240 GWh de batteries produites par an d’ici 2030. Volkswagen prévoit de commander des batteries auprès du fabricant suédois de batteries Northvolt (partenaire de VW) pour une enveloppe de 11 milliards d’euros. Mais ce n’est pas tout, Volkswagen va encore plus loin dans son engagement dans l’électromobilité et prévoit 18 000 nouveaux points de recharge en Europe, ainsi qu’une baisse de moitié du coût unitaire des batteries grâce à une production en forte hausse. L’objectif est de passer sous les 100 € du kWh sur le segment des citadines.

 

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2 commentaires pour “Volkswagen : les dessous du recyclage des batteries

  1. Que de moyens chez « la voiture du peuple » pour la dépollution de son parc auto. Ils vont bientôt nous faire oublier qu’ils ont triché lamentablement avec la puce cachée…

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