Volkswagen véhicule électriques
Crédit photo : Volkswagen

Objectifs CO2 : vers un aménagement des obligations imposées aux constructeurs

Dès le début de l’année 2020, et en regardant en détail les données de l’année passée, on pouvait déjà avoir des doutes sur la bonne tenue de l’objectif imposé aux constructeurs en matière de réduction des émissions de CO2. Chaque constructeur doit respecter une limite moyenne de 95 gCO2/km. Une performance difficilement tenable en temps normal… que la pandémie de Covid-19 qui frappe le monde depuis décembre rend encore plus compliquée à atteindre. Si bien que les constructeurs automobiles vont demander un aménagement des règles auprès des instances européennes.

Une industrie automobile paralysée

Aucun constructeur automobile ne respectera les quotas d’émission de CO2 fixés par l’Union européenne (UE) pour 2021. C’est la conclusion que l’on pouvait tirer des données d’une étude menée par PA Consulting, une société de conseil indépendante, qui a passé au crible les chiffres d’émission des constructeurs. Ce constat, réalisé avant le début de la pandémie de Coronavirus, semble aujourd’hui encore plus évident. Dès 2020, les objectifs ne pourront pas être atteints.

Le coronavirus paralyse lourdement l’industrie automobile mondiale. Les usines de nombreux constructeurs sont à l’arrêt partout dans le monde, les nouvelles ventes sont gelées ou presque, les livraisons ont du mal à être honorées. Dans ce contexte, sans une activité commerciale forte et de nouveaux modèles sur les routes, il est difficile de tenir les exigences en matière de pollution et de niveaux de CO2 sur les véhicules vendus.

Un report des objectifs de réduction des émissions de CO2

Les constructeurs automobiles font face aux mêmes défis. Ainsi, ils sont en discussion permanente et demandent une réévaluation des objectifs à atteindre pour cette année. Une réévaluation globale des objectifs pour tous ou une adaptation – au cas par cas – pour conserver un cadre contraignant mais plus souple ? Aucune piste n’est pour le moment retenue.

Ce qui semble désormais évident, c’est que le marché de l’automobile, hexagonal comme mondial, va subir une casse massive. « Cette crise sans précédent intervient alors que le secteur automobile, confronté à des transformations historiques, fait face depuis fin 2019 – début 2020 à un retournement de cycle : une baisse du marché mondial de l’ordre de 5 à 6% en 2019, et en France, sur les deux premiers mois de l’année, une baisse de 6 à 7% en moyenne » explique La Plateforme automobile (PFA) dans un communiqué du 20 mars 2020[1].

Lorsque le confinement sera levé en France, il faudra ensuite relancer la machine industrielle. Son inertie propre, conjuguée à la fébrilité potentielle des ménages (chômage partiel, perte d’emploi, etc.) ne va pas relancer les ventes de manière exponentielle.

Les difficultés accumulées en ce début d’année pourraient perdurer et venir grever le marché automobile durablement, pendant l’été et au-delà. Faut-il attendre un geste de la part de l’Europe avant une reprise forte en 2021 ? Une libération du marché automobile pour les véhicules électriques et hybrides avec des primes majorées ? Des annonces sont à prévoir pour aider toute la filière.

[1] https://pfa-auto.fr/2020/03/20/covid-19-reunion-de-crise-du-comite-strategique-de-la-filiere-automobile/

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