Particules pneus

Pollution : les pneumatiques, nouveaux ennemis dans l’automobile ?

Largement méconnue, la pollution générée par les pneumatiques est pourtant très importante. Selon les données compilées par l’organisme indépendant Émissions Analytics, la pollution due à l’usure des pneus peut être 1 000 fois plus nocive que les émissions des gaz d’échappement…

La pollution pneumatique, prochain défi de l’automobile

Les particules nocives présentes dans les pneumatiques, mais aussi dans les freins, présentent un problème environnemental croissant. Cette pollution générée par la consommation des pneus et des freins augmente notamment à cause de la popularité toujours plus forte des véhicules « lourds » comme les SUV, ou même les voitures électriques. En effet, ces dernières sont plus lourdes à cause de leurs batteries embarquées.

Cette pollution par l’usure des pneumatiques des véhicules n’est pas réglementée, contrairement aux émissions des gaz d’échappement qui, eux, ne cessent de diminuer en raison des nouvelles normes internationales et européennes imposées. À ce jour, rien n’est mis en place pour encadrer le sujet des pneus.

Les particules liées à l’automobile mais qui ne proviennent pas des gaz d’échappement sont appelées « non-exhaust emissions » ou NEE. Elles sont émises par les freins, les pneus, l’embrayage et l’usure de la surface de la route. Il s’agit aussi des particules déjà présentes dans l’environnement et remises en suspension par le trafic.

Quelle solution pour réduire cette pollution ?

En testant une berline familiale équipée de pneus neufs et correctement gonflés, il a été constaté que la voiture émettait 5,8 grammes par kilomètre de particules à cause de l’usure de ses pneumatiques. Un chiffre qui dépasse les limites d’émissions d’échappement réglementées de 4,5 milligrammes par kilomètre. Les émissions liées à l’usure des pneus relevées dans ce test sont ainsi 1 000 fois plus élevées que les normes qui encadrent les gaz d’échappement.

L’étude menée par Émissions Analytics a démontré que les principaux facteurs influençant ces émissions de NEE sont la qualité de la gomme, le type de parcours, la qualité du revêtement et le poids du véhicule. Pour réduire cette forme de pollution, le travail à mener est donc conjoint entre tous les acteurs :

  • Veiller à l’état des routes pour diminuer les pertes de matériau (revêtements moins abrasifs).
  • Proposer des gommes de meilleure qualité (le test d’Émissions Analytics a été réalisé avec des pneus de qualité inférieure).
  • Réduire le poids des véhicules.

Les normes Euro 7, encore en cours de discussion et applicables à l’horizon 2025, pourraient prendre en compte ces particules et imposer des mesures de restriction. L’ajout de filtres à proximité des freins pour venir récupérer les particules est à l’étude.

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6 commentaires pour “Pollution : les pneumatiques, nouveaux ennemis dans l’automobile ?

  1. Il est difficile de comprendre que l’on n’ait pas recours à des systèmes électriques pour le freinage des véhicules particuliers alors que l’on utilise depuis longtemps ces dispositifs sur les poids lourds et les autocars. Plus de frictions ou limitées et moins de production de particules.
    De plus le coût de production est sûrement plus économique à terme!?

    1. C’est une idée. Je ne connais pas le système utilisé par les poids lourds. Par contre avec une hybride, les freins sont moins sollicités puisque le système électrique est capable de freiner l’auto (freinage régénératif).

  2. Notons, que si les véhicules électriques et hybrides sont plus lourds, ces véhicules utilisent peu les freins conventionnels générateurs de particules, puisque l’énergie d’un freinage retourne dans la batterie.
    De mon expérience sur 6 véhicules de ce type, les plaquettes de freins dureraient environ 200 à 500 000 km, en conduite « économique ». A comparer, aux non électriques, qui les usent en 80 à 160 000 km.
    Données issues de mon entreprise dont je gère le parc véhicules.

    1. Merci pour votre retour d’expérience. Effectivement les freins sont moins sollicités. J’ajouterais dans une moindre mesure, avec une hybride on a tendance à rouler plus économique et de fait user moins les pneus.

  3. Rouler économique : tout un apprentissage à faire subir à nos « chers » compatriotes ! Éviter de se prendre pour Loeb à chaque rond point ou feu passant au vert par ex ! Les jeux d’accélération-freinage imbéciles par exemple sont fort prisés de nos chers concitoyens … y compris des chauffeurs de petits utilitaires distributeurs de messagerie, ou autres corps de métiers, bien trop pressés de rentrer chez eux le vendredi vers 15h30 et qui vous font des gestes pas sympa si vous vous « traînez » à la vitesse autorisée … vous les gérez, voyons, ils travaillent « eux » !

  4. Coquille ou réellement un facteur mille?:
    En testant une berline familiale équipée de pneus neufs et correctement gonflés, il a été constaté que la voiture émettait 5,8 GRAMMES par kilomètre de particules à cause de l’usure de ses pneumatiques. Un chiffre qui dépasse les limites d’émissions d’échappement réglementées de 4,5 MILLIGRAMMES par kilomètre.

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