À partir de 2021, les gammes des constructeurs automobiles ne devront pas émettre, en moyenne, plus de 95 g de CO2/km. Un objectif qui s’annonce déjà difficile à tenir. Selon les données de AAA Data, les véhicules particuliers neufs immatriculés en France en 2018 ont affiché une moyenne de 122 g de CO2/km. Et selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), les émissions moyennes des voitures vendues en 2018 ont été de 120,4 g de CO2/km au sein de l’Europe. Certains constructeurs dépassent allègrement ce chiffre et la tendance n’est pas baissière. Pourquoi ?
Automobile et émissions de CO2 : une impasse en vue
Cela fait maintenant plus de 10 ans que l’Europe a adopté un règlement avec pour objectif de réduire de manière drastique les émissions de CO2 des véhicules particuliers. Largement assoupli en 2014, avec une mise en place prévue pour 2021, le règlement apporte certaines largesses :
- Les 5 % de voitures les plus émissives ne sont pas comptabilisées dans la moyenne de chaque constructeur.
- Un bonus est accordé pour les véhicules les moins émissifs. Ainsi, chaque voiture dont les émissions sont inférieures à 50 g de CO2/km compte pour deux voitures. Cette règle ne sera plus appliquée à partir de 2023.
Malgré ces cadeaux et un objectif à atteindre de 95 g CO2/km connu depuis une décennie, les constructeurs n’ont pas du tout fait tous les efforts requis. Pire, les émissions moyennes sont en hausse selon l’ONG Transport & Environnement (T&E).
Enfin, le tableau n’est pas si noir puisque certains constructeurs réalisent de bonnes performances. Six constructeurs, notamment, affichent des émissions moyennes inférieures à 110 g de CO2/km. C’est le cas, par exemple, de Toyota, Peugeot, Citroën et Renault.
Les SUV, responsables de la hausse des émissions de CO2 ?
Les chiffres qui témoignent des mauvaises performances en matière de réduction des émissions de CO2 semblent pourtant contraires aux efforts réellement déployés. Réduction de la cylindrée et de la puissance, développement de modèles toujours plus économes… Alors pourquoi les constructeurs ne parviennent pas à faire mieux ?
La progression des ventes des Sport Utility Vehicles (SUV) semble être l’une des origines. La part de marché de ces véhicules dépasse aujourd’hui un tiers du total des ventes. Avec leur poids plus important et une aérodynamique moins soignée, les SUV contribuent aux émissions de CO2. Et tous les constructeurs ou presque ont cédé à l’appel du SUV.
Une autre grande raison qui explique l’augmentation des émissions est le désamour du diesel. En effet, alors que le diesel est désormais largement pénalisé, sa part dans les immatriculations neuves chute. Or, avec un niveau de puissance équivalent, un moteur à essence est plus émetteur de CO2… Hier majoritaire, le diesel ne représente aujourd’hui plus qu’un tiers des ventes…
Se dirige-t-on vers des amendes records pour les constructeurs qui ne parviennent pas à tenir les objectifs fixés ? Selon les règles prévues par l’Union européenne, les constructeurs qui dépasseront l’objectif devront payer une amende équivalente à 95 € par gramme de CO2/km excédentaire, le tout multiplié par le nombre de voitures vendues.
Décidément le « machin de Bruxelles » est totalement incompétent ! la hausse du nombre de voitures à moteur thermique à essence contribue largement à l’augmentation du taux de CO2 dans l’air ! j’ai fait personnellement l’erreur de remplacer ma Mercedes C250 4matic DIESEL par une plus PLUS modeste audi A3 quattro A ESSENCE je consomme 50% en plus…… Pourquoi ne pas attendre, pour modifier la législation, l’arrivée prochaine des moteurs à pile à combustible (hydrogène). Je rappelle que Mercedes dispose d’une présérie de plus de 400 véhicules de sa nouvelle classe B avec ce type de moteur qui ne circule qu’en Allemagne pour l’instant . BMW et Honda disposent également de cette technologie et probablement que d’ autres constructeurs aussi…….. là ce sera 0% de CO2 un moteur électrique rechargeable le temps de faire un plein…….. en hydrogène !
Merci pour votre commentaire. L’hydrogène décarboné fait partie des objectifs de développement durable du gouvernement. Les constructeurs font face à des problématiques d’autonomie des véhicules et en pratique d’un manque de stations de recharge pour les voitures roulant à l’hydrogène. Affaire à suivre ?
Vous êtes sympa de présenter des marques qui réalisent des performances en citant toyota peugeot citroên et renault mais c’est étonnement que des marques qui réalisent de très grande performance à ce sujet ne soit jamais citée. Et pourtant une marque comme MAZDA n’utilise pas d’additif pour atteindre un résultat surprenant : par exemple la mazda 3 diésel 2.2l 150 cv atteint 107 gramme de co2 très proche des exigences européennes depuis 2015.
Vous rétorquerez que ce n’est pas une marque construite en france et pourtant c’est en france et en europe qu’elle roule en respectant les normes antipollution.
La prise de conscience dans le domaine écologique devrait nous permettre de considérer à leur juste valeur les efforts de ceux qui construisent des voitures quelle que soit le pays originel.
Merci pour ce commentaire. Mazda fait des efforts à plusieurs niveaux c’est pour cela que les ventes augmentent chaque année en France et en Europe. Il en faut pour tous les goûts.
Perso, je remarque qu’à une époque on recherchait la « Finesse » d’une voiture pour baisser sa consommation ; alors que maintenant on fait des véhicules de plus en plus gros, plus haut, plus grands.
Avec des pneus plus gros, plus larges …
Bref la mode est responsable en nous qui la suivons bêtement aussi ; d’autant plus que l’on voit assez souvent une seule personne dans ce genre de véhicule qui souvent dépasse les 2T, en ville et pour de petites distances.
Très souvent, à puissance égale, moteur égal, même parque ; entre une berline/break et un SUV le delta se situe assez proche de 1l/100Kms !
Le Diesel a mauvaise presse, mais on occulte son rendement meilleur que l’équivalent en essence.
Pourquoi ? Raison cachée de cette balance déficitaire qui nous a obligé d’acheter le GO à l’étranger, nous n’en produisions pas assez, en rapport avec notre consommation nationale.
Pourquoi les camions et les paquebots et autres navires de fret ont des moteurs Diesel ?
Changer nos habitudes aussi et nos choix pourrait aider a émettre moins.
Et sommes-nous prêt à marcher un peu plus à pied ?
Ça nous ferait pourtant du bien ; même en hiver, lorsque c’est possible … on pourrait même faire des économies de « salle de sport » …
On a du boulot :o(
J’invite les ronds de cuir qui fixent ces objectifs irréalistes dans le confort de leurs bureaux bruxellois à aller mettre en oeuvre leurs talents dans les bureaux d’études des constructeurs. Ils ont surement la solution pour atteindre ces objectifs puisqu’ils les ont eux-mêmes fixés!