Le bilan du contrôle technique 2019 avec les chiffres des enseignes Auto Sécurité, Sécuritest et Vérif’autos, est paru. Constat : hausse des contre-visites pour les véhicules légers et baisse pour les véhicules lourds. Revu en 2019, ce passage obligé pour les véhicules de plus de 4 ans contribue à la sécurité de tous et à la préservation de l’environnement.
Le contrôle technique, un passage obligé
Instauré et rendu obligatoire en 1992, le contrôle technique est un examen de sécurité périodique. L’ensemble des véhicules de moins de 3,5 tonnes, sans distinction de carburant, y sont soumis. Le premier contrôle technique doit avoir lieu au cours de la quatrième année du véhicule, puis être renouvelé tous les deux ans. Il doit être réalisé par un organisme agréé, aux frais du propriétaire du véhicule. Le coût du contrôle technique varie selon les centres et le type d’énergie utilisé par votre véhicule : essence, diesel ou GPL. Il s’élève en moyenne à 80€.
9 fonctions mécaniques, qui regroupent 133 points, sont vérifiées au cours d’un contrôle technique :
- L’identification (immatriculation)
- L’équipement de freinage
- La direction
- La visibilité (pare-brise, rétroviseurs…)
- Les feux, dispositifs réfléchissants et équipements électriques
- Les essieux, roues et la suspension
- Le châssis et ses accessoires
- Autre matériel
- Les nuisances
En cas de résultat favorable
Lorsque le résultat du contrôle est favorable, une vignette est apposée sur le pare-brise. Elle permet de justifier, en cas de contrôle des forces de l’ordre, du bon état du véhicule en matière de sécurité, mais aussi s’il respecte les normes environnementales. Sans cette vignette, vous risquez une amende forfaitaire pouvant aller jusqu’à 135€, la confiscation de la carte grise et l’immobilisation du véhicule. L’amende peut être revue à la hausse à la demande du Conseil National des Professions de l’Automobile (CNPA ).
En cas de résultat défavorable
Les éventuelles défaillances constatées au cours d’un contrôle technique sont classées par niveau de gravité : mineure, majeure ou critique. Si le résultat du contrôle est défavorable, une contre-visite est à effectuer dans les 2 mois. Il faut compter une trentaine d’euros pour passer la contre-visite.
Un contrôle technique qui évolue
En 2019, ce sont près de 25 millions de contrôles techniques qui ont été effectués dans les 6 404 centres de contrôles agréés. Cela fait deux ans que cet examen est renforcé avec de nouveaux points de contrôle dans le but de sortir du parc automobile français les véhicules les plus polluants. Au programme : renfort de la vérification de l’opacité des fumées et analyse des particules émises avec de nouveaux seuils d’émission. Les véhicules diesel répondant aux normes européennes d’émission Euro 4, Euro 5 et Euro 6 sont plus particulièrement visés avec un contrôle plus strict de l’échappement.
La version 2019 du contrôle technique est entrée en vigueur le 1er juillet. Initialement prévue au 1er janvier, elle a été décalée suite au mouvement des Gilets Jaunes. Ces nouvelles mesures concernent 60% du parc automobile français. Ce durcissement du contrôle, notamment sur les normes anti-pollution, est possible grâce aux nouvelles technologies et aux évolutions des opacimètres. Ces derniers offrant la possibilité de faire des mesures de plus en plus précises et développées. Le petit boîtier électronique est placé à la sortie de votre échappement afin de mesurer la quantité de particules.
21,76% de recalés chez les légers
L’an dernier, une forte hausse des voitures recalées au contrôle technique a été enregistrée. Effectivement, 21,76% des véhicules légers n’ont pas obtenu le fameux sésame dans les grandes enseignes de type Securitest, Auto Sécurité et Vérif’Autos. La faute au nouveau contrôle technique ? Certainement. Depuis 2018, il a connu plusieurs nouvelles formules avec un seul mot d’ordre : sévérité ! L’Etat a notamment ajouté des points de contrôle supplémentaires visant à favoriser la sécurité des automobilistes. Les normes anti-pollution ont, elles, été durcies pour contribuer à la protection de l’environnement.
Dans ces véhicules recalés, on retrouve principalement des défaillances au niveau des pneus, des freins et des feux. Autrement dit, des problèmes qui peuvent être facilement évités avec un entretien régulier. Les défaillances critiques représentent à peine 0,92% selon l’Organisme Technique Central (OTC).
Toutefois, d’après les enseignes du groupe SGS France, c’est « une hausse moins alarmiste que les prévisions qui annonçaient un taux autour des 25 % ».
Un taux de recalés en baisse chez les véhicules lourds
En 2019, 1,25 million de contrôles sur des véhicules lourds ont été réalisés. Le taux de mise en contre-visite des 1 123 188 contrôles techniques périodiques est de 13,98% :
- 11,74% des contrôles ont donné lieu à la prescription d’une contre-visite pour défaillance majeure ;
- 2,24% ont donné lieu à la prescription d’une contre-visite pour défaillance critique.
Ce taux de mise en contre-visite est en baisse par rapport à 2018 (14,49%). Le taux de prescription de contre-visites varie avec la catégorie de véhicules contrôlés : 14,46% pour les véhicules motorisés et 12,92% pour les véhicules remorqués.
Le contrôle des véhicules lourds porte sur 14 fonctions comprenant 206 points de contrôle pouvant conduire à 844 défaillances, dont 656 soumises à prescription de contre-visite (476 défaillances majeures et 180 défaillances critiques).
De plus en plus de fraudes
En plus d’une augmentation du nombre de contre-visites en 2019, on note également une hausse des fraudes. Selon l’OTC, de plus en plus de Français font l’impasse sur l’examen. L’an dernier, ce ne sont pas moins de 739 000 véhicules qui ne se sont pas présentés à l’examen, soit une baisse de 3,57 % du nombre de contrôles techniques, ou environ 150 000 voitures de moins. Et 41 % des contrôles ont eu lieu après la date limite, dont 70 % ayant dépassé l’échéance de moins d’un mois.
Sans aucun doute, le durcissement du contrôle technique joue un rôle dans ces résultats. Pour lutter contre cette fraude au contrôle technique, des solutions sont alors envisagées. Parmi elles, la Société Générale de Surveillance (SGS), propose « d’étudier certaines pratiques de pays voisins européens, comme la vidéo verbalisation ou l’automatisation de celle-ci, l’objectif final étant de préserver la sécurité de tous ceux qui empruntent nos routes et la qualité de notre environnement ».
Les véhicules de plus de 10 ans dans le viseur
Le bilan 2019 montre que les contre-visites sont plus fréquentes pour les véhicules de plus de dix ans. Chez ces derniers, le taux de contre-visites est de 29,52% pour les voitures particulières (28,21% pour défaillances majeures et 1,31% pour défaillances critiques). Pour les véhicules utilitaires de plus de dix ans, les contre-visites représentent 31,50% (29,53% pour défaillances majeures et 1,97% pour défaillances critiques). Entre 7 et 10 ans, le taux de contre-visites ne dépasse pas 15%, une vigilance accrue de l’entretien doit donc avoir lieu après 10 ans afin de tous rouler en toute sécurité.
Des astuces pour éviter la contre-visite
Avant de passer un contrôle technique, quelques astuces peuvent favoriser son obtention. La pollution étant au cœur du nouveau dispositif, vous pouvez contrôler et remplacer si besoin le filtre à air, vérifier en atelier tous les organes liés à la pollution, l’état de la ligne d’échappement et le système EGR. Avant de vous rendre au contrôle technique, vous pouvez rouler sur une autoroute ou une voie rapide sur plusieurs kilomètres en faisant jouer les rapports afin de décrasser le moteur et le filtre à particules. Vous pouvez également consulter en ligne la liste des points de contrôle afin de réaliser un check-up de votre véhicule au préalable.
Enfin, un détail qui n’en est pas un, le contrôle technique se déroulera dans de meilleures conditions si le véhicule est propre et rangé, cela permet au contrôleur d’effectuer son travail plus rapidement.