Si vous avez pris la route dans l’Essonne mardi dernier et que vous avez aperçu des drones, sachez que ces derniers surveillaient le compteur de votre cylindrée avec beaucoup d’attention. En effet, des premiers contrôles radars par drones viennent d’être effectués par les forces de l’ordre dans le département 91. Des contrôles qui ont permis d’effectuer 64 verbalisations !
Après les radars automatiques, les radars embarqués, les radars tronçons ou encore les radars mobiles, place aux radars drones. C’est sur le tronçon de l’A126, reliant l’A6 et l’A10, un tronçon particulièrement accidentogène que les 1ers radars drones ont été testés mardi dernier par la CRS autoroutière de Massy et la Préfecture de police de Paris, avec pour objectif de traquer les comportements dangereux des motards.
En volant à 30 m de haut, les drones ont ainsi pu effectuer des contrôles là où aucune voiture des forces de l’ordre ne peut stationner à cause d’absence de place sur les bas-côtés. Installés au bout de la ligne droite, il ne restait plus qu’aux policiers d’interpeller le véhicule en infraction et de verbaliser les chauffards.
Comme l’a rapporté le commandant Ruiz au Figaro « Lors de la phase de test, le drone pouvait se déplacer de 500 à 800 mètres en amont de notre point de contrôle. Mais je pense qu’il peut aller plus loin. »
Si ces drones se sont faits suffisamment discrets pour ne pas être repérés par les conducteurs de motos, ils ont également déjoué la vigilance des applications Waze et Coyote empêchant ainsi les conducteurs d’être prévenus du contrôle en cours.
Bilan de l’opération
Cette expérimentation a été un succès puisque ce sont environ 63 contraventions dont 34 franchissements de ligne blanche qui ont été dressés. Les conducteurs victimes d’infraction ont reçu des PV de 135 euros et pour certains trois points en moins sur le permis. Face au succès de cette initiative, d’autres contrôles du même type sont d’ores et déjà prévus : « C’est une nouvelle technologie dont nous allons nous servir de plus en plus souvent, dans des endroits différents », a annoncé le major Bernard de la CRS de Massy dans une interview accordée au journal Le Parisien.
Les motards en colère
Si le bilan de cette opération a réjoui les forces de l’ordre, ce n’est pas le cas de tout le monde. En effet, des associations de motards ont vu en cette initiative un « coup de com’ contre les motards » comme le rapporte au Parisien Didier Roca, le coordinateur local de la Fédération française des motards 91 en colère : « L’A126 est vraiment un axe particulier, pas très large et dangereux avec des camions qui arrivent en face. J’ai même perdu un ami il y a plusieurs années sur cette route. […] Mais l’utilisation de ces drones est un coup de com’ contre les motards. J’aimerais aussi qu’ils soient utilisés contre les automobilistes qui utilisent leur téléphone portable au volant ou qui n’utilisent pas leurs clignotants en changeant de file. »