Tests des radars urbains
Crédit Photo : PARIFEX

Montpellier et Montbéliard, villes test des radars urbains

De nouveaux radars urbains sont en train d’être installés afin de démarrer une phase d’expérimentation qui durera six mois. Deux villes ont été choisies pour ces tests : Montpellier et Montbéliard.

Fixe, discriminant, mobile, de feu rouge ou encore tourelle, on connaît le radar sous différentes formes. Mais une nouvelle création du genre débarque dans les villes de Montpellier et de Montbéliard pour une expérimentation. Il s’agit du radar urbain. Ainsi, une dizaine de tourelles miniatures vont se répandre dans les rues de ces deux villes d’ici fin 2020. Pas de confinement qui tienne en matière de contrôle !

Le radar urbain, qu’est-ce que c’est ?

Nom de code : équipement de terrain en milieu urbain. Le radar urbain est un dispositif de contrôle déplaçable qui s’installe sur le mobilier urbain ou sur des mâts dédiés. Il a été mis au point par les responsables du Département du Contrôle Automatisé du ministère de l’Intérieur avec l’implication des fabricants. Son but ? Traquer toutes les infractions. Et, dans la liste non-exhaustive, on retrouve : excès de vitesse dans les deux sens (avec fonction discriminante), franchissement de feu rouge, non-respect des distances de sécurité, dépassement dangereux, non-respect des sas vélo, d’un stop, de la priorité piétons, téléphone en main, etc .

Et, comme pour les radars tourelles, vous pourrez avoir affaire à des « cabines leurres ». Elles seront vides de radars et auront pour seul objectif la dissuasion. Il faudra compter une cabine pleine, et donc active, pour quatre vides. Cela permet non seulement de tromper l’automobiliste mais aussi de faire des économies à l’État. Des radars urbains plus vrais que nature, certaines cabines afficheront une image de radar imprimée en trompe-l’œil. Flashé ou non, vous ne devriez pas le savoir dans l’immédiat. Le flash est infrarouge et de fait invisible. Alors, seront-ils annoncés en amont ? Impossible de le savoir aujourd’hui…

Une expérimentation sans verbalisation

Montpellier et Montbéliard ont été sélectionnées pour être les villes cobayes de ces nouveaux radars. Une dizaine de mini-tourelles vont donc y être installées durant le mois de novembre pour une durée de six mois. Pendant cette phase de test, les nouveaux radars ne relèveront que le franchissement de feu rouge et les excès de vitesse. Mais à terme, le dispositif, qui s’annonce redoutable, devrait pouvoir contrôler plusieurs infractions de manière simultanée. Ce radar du 21ème siècle est à la pointe de la technologie. Le flash, qui permettait jusqu’ici d’alerter l’automobiliste en infraction, est remplacé par un signal infrarouge quasi invisible. Et, comme expliqué précédemment, sur la dizaine de machines installées dans les deux villes, il y en aura des factices uniquement destinées à faire ralentir les automobilistes.

Vous habitez l’une des deux villes concernées ? Rassurez-vous, pour l’instant l’expérimentation se fera sans verbalisation. « Si ça marche, nous en installerons, en 2021, au moins une par commune de la Métropole » a confié Vincent Montel, le chef de la Sécurité routière de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer de l’Hérault).

Vers une homologation

Pour que ces dispositifs soient développés sur l’ensemble du territoire, les opérateurs de ce radar d’un nouveau genre, Idemia (pour la zone sud de la France) et Parifex (pour la partie nord), doivent obtenir une homologation. « Cela signifie : est-ce que ça fait baisser la vitesse ? Est-ce que ça fait baisser le nombre d’accidents ? Est-ce que ça apaise les automobilistes ? Si ce n’est pas le cas, on dira que l’expérimentation est ratée » précise le représentant de la DDTM.

Les sociétés ne souhaitent pas s’exprimer sur le sujet pour le moment mais elles communiquent d’ores et déjà sur « les possibilités infinies » via Youtube. Parifex, par exemple, vante les mérites de son radar baptisé « Nomad » en mettant en avant la technologie de sa caméra et de son radar laser « Lidar 3D ». Cette technologie dernier cri permet “une modélisation de l’environnement en temps réel” et de “repérer tout objet en mouvement dans son champ de vision (voiture, deux-roues, camion, piéton, NDLR)”.

Le potentiel de ces radars dernière génération est impressionnant. Ils seraient capables de faire la différence entre une voie de bus et une voie pour voiture, de repérer les priorités aux piétons, de voir l’utilisation du téléphone au volant, une ceinture non bouclée, des distances de sécurité non respectées… À priori, ces nouveaux radars seraient même en capacité de surveiller le niveau de pollution des véhicules et, le tout, quelles que soient les conditions météorologiques.

Un marché à 149 millions d’euros

Si la phase de test s’apprête seulement à démarrer et si les homologations ne sont pas encore à l’ordre du jour, nous sommes d’ores et déjà sûrs que les rues de nos centres-villes seront prochainement occupées par ces nouvelles machines… et pour longtemps. Pour preuve, le site Radars-Auto indique que l’État a signé un marché de 149 millions d’euros avec les deux fabricants, Idemia et Parifex, et ce dernier s’étale jusqu’en 2030. Alors, qu’ils fassent leurs preuves ou non, les radars urbains sont l’avenir du contrôle dans les zones urbaines.

Ces dispositifs seront facturés entre 30 000 et 40 000 € selon les estimations. Et il faut savoir que le travail sur ces radars d’un nouveau genre est entamé depuis début 2018. À l’époque, l’État lançait un marché public pour la fourniture « d’équipements de contrôle automatiques multi-infractions déplaçables en milieu urbain » (ETU) et fin 2018, Idemia et Paritex étaient désignés pour fabriquer ces ETU.

Si les tests à Montpellier et Montbéliard se révèlent concluants, l’État prévoit d’installer pas moins de 500 radars d’ici fin 2021.

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