Nouvelles restrictions Europe voitures thermiques

La pollution des transports dans le viseur de la Commission européenne

La baisse des émissions polluantes des transports est l’une des priorités politiques de l’Europe. Parmi les objectifs fixés : réduire au maximum les émissions de CO2 d’ici 10 ans et faire disparaître progressivement les voitures thermiques.

Les transports sont responsables de 30% des émissions de CO2 en Europe. Une part encore trop importante selon la Commission européenne qui entend bien mener une politique de plus en plus sévère en la matière et ainsi la réduire au maximum d’ici une dizaine d’années. Pour cela, elle mise avant tout sur le développement de l’électrique et espère voir disparaître les voitures thermiques.

1. La lutte du 21ème siècle

Les impacts environnementaux des transports routiers sont devenus une question d’ordre général, et tous les pays d’Europe travaillent à une approche harmonisée pour les réduire au maximum. L’utilisation massive des transports, notamment routiers et aériens, sont responsables de la dégradation de l’atmosphère terrestre. La préservation de notre planète est le combat du 21ème siècle. L’enjeu est de taille au niveau national mais aussi à l’échelle européenne.

Avec la mondialisation, de nombreux pays ont vu leurs routes être de plus en plus parcourues entraînant une forte progression de la pollution. Les conséquences de cette augmentation du flux routier sont la dégradation de l’air que l’on respire, le changement climatique, un impact néfaste sur la faune et la flore, ainsi qu’une augmentation de la pollution sonore et des problèmes de santé.

L’Organisation Mondiale de la Santé a classé la pollution comme cancérigène pour l’Homme. Les polluants atmosphériques et plus particulièrement les particules fines représentent un enjeu sanitaire majeur. Ils entraînent de plus en plus de maladies respiratoires dans les grandes zones urbaines. Pour exemple, à Paris en 2019, les taux de dioxyde d’azote ont dépassé de deux fois les valeurs réglementaires. Selon l’OMS, en France, la pollution atmosphérique, liée pour près d’un tiers aux rejets polluants des voitures, causerait la mort de 48 000 personnes chaque année.

2. Le transport routier, première source d’émissions de GES en France

D’après l’Agence de la transition écologique (ADEME), le transport est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France. En effet, le secteur des transports est responsable de 30% des émissions de CO2 en France, dont 80% sont dues au transport routier. Il est l’unique secteur dont les émissions de GES ont continué d’augmenter au cours des 30 dernières années (+12%).

L’une des raisons principales ? La grande dépendance des Français à leur voiture. En effet, 80% des kilomètres parcourus par les Français le sont en voiture, alors que celle-ci émet plus de gaz à effet de serre que tous les autres modes de transports réunis. Néanmoins, les émissions moyennes de CO2 des véhicules neufs vendus en France sont passées de 175g de CO2/km en 1997 à 112g de CO2/km en 2019, grâce notamment aux différentes avancées sur les motorisations thermiques. Mais les chiffres stagnent ces dernières années car le succès grandissant des véhicules électriques n’est pas encore suffisant pour compenser l’explosion des SUV.

3. Une baisse de 90% des émissions de carbone d’ici 2050

La Commission européenne vient de valider la feuille de route pour la décennie en cours et les objectifs sont clairs. Il faut mener un combat contre la pollution et baisser de 90% les émissions de carbone par rapport à 1990 à horizon 2050. Si les rejets ont déjà baissé de plus de 20% depuis 1990, le chantier politique se poursuit et les résultats se font sentir. En 2018, l’Europe a réussi à diminuer de 2,5% ses rejets de dioxyde de carbone par rapport à l’année précédente. Parmi les 28 pays membres de l’UE (chiffres de 2018), le Portugal (-9%), la Bulgarie (-8,1%), l’Irlande (-6,8%) et l’Allemagne (-5,4%) affichent les plus fortes baisses. La France occupe la dixième place avec une diminution de 3,5% (mais en hausse de 0,3% par rapport à 2017). Les mauvais élèves sont la Lettonie (+8,5%), Malte (+6,7%), l’Estonie (+4,5%), le Luxembourg (+3,7%) et la Pologne (+3,5%).

Cette baisse en Europe s’explique principalement par l’utilisation plus massive des énergies renouvelables. Le secteur des transports reste cependant en hausse. Par conséquent, dans le viseur on retrouve, bien sûr, les industriels. L’aérien et le ferroviaire devront eux aussi prendre en considération cet objectif en produisant et en circulant de manière plus vertueuse. « On a des besoins en transports en augmentation, et en même temps, il faut réduire le fardeau environnemental… Il y a déjà des choses simples à changer : il y a par exemple une dizaine de vols par jour entre Bruxelles et Amsterdam, alors qu’il y a le train« , précise Frans Timmermans, vice-président à la Commission européenne.

L’Europe impose à l’aérien de proposer des avions « sans émission » dès 2035, et d’ici 2030, les trajets en transports en commun de moins de 500km devront se faire en neutralité carbone plus de fret (+ 50%). Les TGV, eux, devraient être doublés d’ici dix ans. À voir si les tarifs évolueront avec l’offre.

4. Une politique en plusieurs étapes

Cette lutte contre la pollution se fera en deux temps pour ce qui est du transport routier. Première étape : le durcissement des normes pour les voitures dès l’été 2021. Deuxième étape : les poids lourds en 2022. Ensuite, chaque pays de l’UE adaptera la politique environnementale à son territoire. C’est ainsi que l’on voit le développement des zones à faibles émissions (ZFE), la mise en œuvre des circulations alternées, la vignette Crit’air ou encore les restrictions, voire l’accès interdit aux centres-villes à certaines catégories de véhicules.

Autre étape : favoriser l’achat de la voiture électrique. Bonus, aide à l’achat, les pays de l’UE encouragent leurs habitants à investir dans l’électrique. D’ici 2030, la Commission européenne prévoit d’avoir 30 millions de voitures « zéro émission » en circulation. Cela n’est pas sans conséquences sur le monde industriel. Car qui dit 30 millions de voitures électriques en circulation, dit des bornes de recharge beaucoup plus nombreuses et un développement des réseaux de recharge dans les entreprises. On estime à 3 millions les points de recharge publics nécessaires d’ici 2030 en Europe.

5. Vers une disparition progressive des voitures thermiques

À l’horizon 2030, certains pays européens prévoient, en plus de toutes ces mesures et du développement de l’électrique, des restrictions drastiques concernant la circulation des voitures thermiques. Pour prévenir cette tendance qui va arriver rapidement, les constructeurs automobiles ont d’ores et déjà intégré leur révolution dans leurs lignes directives pour l’avenir. Dans ces conditions, il est bon de se demander s’il est encore judicieux pour les industriels d’investir des millions dans les moteurs thermiques et hybrides. Le coût, la pollution et les nouvelles restrictions de circulation sont autant d’arguments qui vont pousser les automobilistes à abandonner progressivement l’essence et le diesel.

6. L’effet confinement

En 2020, la crise sanitaire mondiale n’a pas eu que des effets négatifs. En effet, le confinement a réduit de moitié la concentration de NO2 dans l’air des métropoles européennes. Les périodes de confinement successives en Europe ont permis une amélioration générale de la qualité de l’air urbain du vieux continent.

L’Agence européenne de l’environnement (AEE) a montré un net recul des concentrations de dioxyde d’azote (NO2), polluant essentiellement imputable au trafic automobile et aux activités industrielles (centrales thermiques à flamme, chaudières industrielles). «Les données confirment une forte diminution des concentrations de polluants atmosphériques – en particulier des concentrations de dioxyde d’azote – due en grande partie à la réduction du trafic (automobile, ndlr) et d’autres activités, notamment dans les grandes villes faisant l’objet de mesures de confinement», indique l’Agence dans un communiqué.

 

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Un commentaire pour “La pollution des transports dans le viseur de la Commission européenne

  1. une voiture : 100 CV ; un camion ?? 600 , 700 CV ?
    ah bon, c’est crucial de flinguer le transport individuel ; pourquoi parmi les bienheureux qui ont encore un travail, bon nombre doivent effectuer 50 km, voire le double, ou le triple pour aller bosser chaque jour ?
    pourquoi le transport voyageurs « fer » a-t-il disparu ? (le TGV est limité à peu de destinations, et passe forcément par la seule ville digne de ce nom : Paris ; quand on veut aller de Bordeaux à Lyon, on doit passer par où ? et le transport régional est en détresse profonde juste avant l’asphyxie finale )
    quant au transport marchandises (ferroutage où es-tu ?) il a été éradiqué de la surface par des lobbies … ou bien nos polytechniciens sont devenus débiles ?
    alors, oui, tapons sur l’imbécilité du citoyen moyen , ça évitera de voir l’ensemble des conneries accomplies par nos « élites » depuis 50 ans !

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