Depuis début 2020, en Europe, toutes les voitures neuves et nouvelles immatriculations doivent être équipées d’un dispositif d’enregistrement des données. L’objectif ? Doter nos voitures d’une boîte noire, également surnommée “mouchard”, afin de surveiller leur consommation réelle sur la route, notamment. Les premiers résultats vont pouvoir être analysés dès cette année.
Les véhicules particuliers et utilitaires légers neufs doivent d’ores et déjà être équipés de l’OBFCM (On Board Fuel Consumption Meter) depuis début 2020. Mais de quoi s’agit-il ? Ce dispositif de diagnostic embarqué permet aux centres de contrôle technique et aux constructeurs de récolter les données de consommation des véhicules, et à l’Europe de les analyser. Les dispositifs déjà installés vont commencer à livrer leurs premiers verdicts dès ce début d’année dans toute l’Europe, et ce pour au moins 5 ans.
1. La consommation passée au crible
L’OBFCM agit tel un vrai mouchard à bord de votre véhicule. La boîte noire installée dans la voiture sera relevée uniquement par les centres de contrôle technique. Les données recueillies seront transmises aux constructeurs et analysées par l’Europe. Quelles finalités ? Cette technologie est utilisée pour étudier particulièrement la consommation et ainsi éviter un nouveau Dieselgate en dissuadant les constructeurs de frauder.
Les consommations réelles des véhicules récoltées pourront alors être comparées avec les chiffres annoncés en test d’homologation. L’Europe veut adopter une politique de transparence dans le secteur automobile et être au plus près des conditions de route réelles. Ainsi, elle évite le débat entre les consommations annoncées et celles connues, et limite les trucages en punissant les constructeurs qui y ont recours. Mais cela est véritablement vérifiable uniquement sur les voitures 100% thermiques.
2. Les limites du dispositif : le cas de l’hybride rechargeable
Les constructeurs sont nombreux à avoir misé sur l’hybride rechargeable pour abaisser leurs valeurs de CO2, répondre aux nouveaux tests d’homologation et ainsi éviter les amendes. Le problème ? Les écarts entre les chiffres de consommation annoncés lors des tests et ceux relevés par la boîte noire seront d’autant plus importants sur un véhicule qui n’est pas régulièrement rechargé par son propriétaire.
Pour le moment, les constructeurs ne font que s’adapter aux normes européennes et ne risquent donc rien. Toutefois, cela pourrait changer si le test d’homologation en vigueur mettait plus à l’épreuve les batteries des véhicules hybrides rechargeables, par exemple.
3. Quelles données seront récoltées ?
La consommation n’est pas la seule donnée à être relevée par l’OBFCM. En effet, le dispositif peut également enregistrer et transmettre d’autres informations comme la vitesse, le kilométrage depuis la mise sur la route, le débit de carburant et la consommation moyenne depuis la sortie d’usine du véhicule.
La confidentialité de certaines données et le flou autour des spécificités de ce dispositif laissent certains membres de la Commission européenne perplexes. C’est le cas du député européen Jan-Christoph Oetjen, du parti libéral démocrate allemand, qui a questionné la Commission à ce sujet : « Quelles données seront transmises à la Commission, en quelle qualité et quantité, et comment leur sécurité sera assurée ? Quelles institutions auront accès à ces données, pour combien de temps, et quelles sanctions sont prévues ? »
Des questions laissées à ce jour sans réponse. Tout ce que l’on sait déjà, c’est que les données récoltées par l’Europe, pendant au moins 5 années, permettront une étude fine qui définira la future législation concernant les transports particuliers, à horizon 2030.
4. Vers une individualisation des taxes ?
La récolte de ces informations par les pouvoirs publics interrogent et certains craignent une utilisation abusive de ces données. Serions-nous en train de nous diriger vers une individualisation de la fiscalité ? On connaît déjà la TIPP sur les carburants (pollueur/payeur). Alors, si la boîte noire embarquée venait à révéler une consommation excessive, des anomalies sur certains modèles ou une vitesse en dehors des clous anormalement répétée, est-ce que les pouvoirs publics pourraient sanctionner à titre individuel ou directement les constructeurs ? Affaire à suivre.
Bonjour ..les expert travaillant pour les assurances y auront accès du coup au revoir les remboursement en cas d accident..
Encore une liberté en moins et au nom de quoi? Flicage tous azimut comme en Chine. La France n’est plus un pays de liberté. Emmanuel et vous, les partisans de l’Europe avez détruit notre devise. Ou sont la liberté, l’égalité et la fraternité ?