L'industrie automobile touchee par le Coronavirus
Crédit Photo : Bill Oxford sur Unsplash

L’industrie automobile touchée par le Coronavirus

Alors que le Coronavirus touche chaque jour de plus en plus de pays dans le monde, quelles sont les conséquences de cette pandémie sur l’industrie automobile ? Cette dernière est-elle aussi en quarantaine ? L’arrêt de certaines usines et la pénurie de pièces perturbent fortement le secteur.

Apparu en décembre 2019 à Wuhan en Chine, le coronavirus s’est rapidement répandu en Asie, puis en Europe, et les cas en France augmentent au compte-goutte ces derniers jours. Afin de limiter l’étendue de cette pandémie, l’Organisation Mondiale de la Santé prend des mesures d’urgence sanitaire qui ont un impact sur le monde économique et notamment le monde de l’automobile.

Coronavirus, COVID-19, quésako ?

Depuis décembre dernier, on entend parler du coronavirus. D’abord, développé dans la province de Hubei, en Chine, le virus s’est aujourd’hui répandu dans de nombreux pays, dont la France. Le coronavirus peut entraîner des infections respiratoires comme un simple rhume ou, dans des cas plus graves, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Le dernier coronavirus qui a été découvert est responsable de la maladie renommée coronavirus 2019 (COVID-19). Ce nouveau virus et cette maladie étaient inconnus avant l’apparition de la flambée à Wuhan, en Chine, en décembre 2019.

Les symptômes les plus courants de la COVID-19 sont la fatigue, une toux sèche et de la fièvre. Ces symptômes, qui apparaissent de manière progressive, sont généralement bénins et, à ce jour, 80% des personnes atteintes en guérissent. Les personnes les plus susceptibles de contracter le virus et de souffrir de symptômes aggravés sont les personnes âgées ou déjà malades, car plus vulnérables. Le bilan de l’épidémie a dépassé les 3200 morts dans le monde pour près de 95 000 infections connues.

Une économie au ralenti

Les États concernés prennent des mesures

Si au départ la Chine était davantage touchée, aujourd’hui c’est l’économie mondiale qui est au ralenti et les marchés financiers internationaux qui s’affolent. En décembre, l’immobilisation de la Chine, deuxième puissance économique mondiale, causait déjà souci pour les nombreuses entreprises françaises qui ont des fournisseurs chinois : retard de commandes, problèmes de livraisons, usines à l’arrêt… Pour faire face à cette crise sanitaire, les États les plus concernés s’allient pour se prémunir d’une crise économique.

Certains États ont déjà déployé une série de mesures destinées à soutenir leur économie nationale. Du côté de la Chine, des mesures ont également été prises à Pékin pour soutenir ses entreprises et notamment ses PME, dont la production représente 60 % du PIB. Bien que relativement épargnés à ce jour, les Etats-Unis, première économie mondiale, craignent tout de même une recrudescence de cas de contamination et, à terme, la récession. L’Italie, la Belgique, la France… l’Europe est chaque jour aussi un peu plus touchée. En France, la croissance a d’ores et déjà été annoncée à la baisse. Industrie, commerce, tourisme, les grands secteurs français commencent à chiffrer l’impact de cette crise sanitaire sur leur activité. On parle déjà d’un montant qui avoisinerait le milliard d’euros.

Le secteur automobile ébranlé

En ce qui concerne le secteur automobile, peu de chiffres précis ont été communiqués pour l’instant. Cependant, les constructeurs et équipementiers redoutent une chute des ventes du marché chinois, qui est le premier au monde. La pénurie de pièces fabriquées sur place a notamment des conséquences sur la chaîne d’approvisionnement. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé un panel de mesures pour aider les entreprises : cas de force majeure, étalement des charges, chômage partiel, crédit bancaire…. « Nous ferons preuve d’une solidarité totale vis-à-vis de tous les entrepreneurs qui aujourd’hui sont en première ligne », a t-il déclaré.

Des usines à l’arrêt

Des usines à l’arrêt en Chine…

Le monde automobile, dont le centre névralgique est en Chine, est particulièrement atteint par cette épidémie. Les usines de Wuhan ont été fermées par le gouvernement chinois afin de limiter la prolifération du virus. Conséquences : les constructeurs automobiles qui ont leurs centres de fabrication ou de montage là-bas se retrouvent à l’arrêt. C’est le cas de General Motors, Nissan, Renault, Honda ou PSA. La province de Hubei regroupe à elle seule, 9% de la production automobile chinoise.

Quant aux ventes, on note 20% de voitures vendues en moins en Chine en janvier 2020 par rapport à 2019. Une baisse de 30% était attendue pour février. Une difficulté pour Volkswagen qui a déjà du mal à se remettre du « dieselgate ». Le groupe produit et y vend presque la moitié de ses modèles. Le risque financier est estimé à 3 milliards d’euros. Les constructeurs sont touchés mais seulement, car l’épidémie ne s’arrête pas là ! Les usines de pièces détachées et d’équipements sont elles aussi mises à l’arrêt comme Bosch, Schaeffler, ZF Friedrichshafen, Faurecia, ou encore Valeo. D’après le journal Nikkei, la mise à l’arrêt de ces usines va provoquer un retard de production de 3000 véhicules.

… mais aussi en Europe !

Le gel des fabrications se répand aussi vite que le coronavirus… D’autres usines et d’autres constructeurs prennent des mesures similaires qui vont impacter la construction et la livraison des véhicules en France et plus largement en Europe. Pour exemple, Hyundai et Kia ont suspendu leur production dans sept usines. Fiat Chrysler et Jaguar Land Rover envisagent de se mettre également à l’arrêt si le virus n’est pas endigué d’ici peu. En Europe, l’équipementier italien MTA a annoncé la fermeture de son site en Lombardie (région italienne). Ce dernier fournit principalement Fiat Chrysler et Renault. « À partir du 2 mars, toutes les autres usines de FCA en Europe et celles de Renault, BMW et Peugeot pourraient également fermer. » a indiqué MTA dans un communiqué.

Du côté de chez PSA, le patron Carlos Tavares se veut rassurant. Il a récemment déclaré : « Pour l’instant, nous avons sous contrôle la question des approvisionnements, pour l’instant ça se passe bien. “ avant d’ajouter “C’est une situation qui se présente pour tous les constructeurs automobiles pas que devant PSA et nous avons développé, compte tenu de toutes les situations que nous avons vécues une capacité de concentration, de travail en équipe et d’agilité qui je crois va nous aider par rapport aux autres« .

Ruptures de stock et annulation des salons

Avec l’impact du virus sur les usines en Chine et en Italie, les pièces détachées et les équipementiers, le risque est de se retrouver en rupture de stock une fois que le tube d’approvisionnement sera tari. Les réparations, les livraisons et la vente des voitures devraient alors subir un sérieux ralentissement dans les prochaines semaines. Certains constructeurs y font déjà face, comme la marque Fiat qui, faute de pièces, a dû elle-aussi mettre à l’arrêt une de ces usines basée en Serbie.

Côté salons, le Salon Automobile de Genève, l’un des plus grands événements d’Europe, a été annulé. Idem pour le Salon de l’Automobile de Pékin, l’un des rendez-vous les plus attendus dans le monde automobile, qui devait se tenir en avril. L’heure est à la prudence et à la sécurité, ainsi les organisateurs préfèrent annuler ces grands événements. Les marques, qui profitent généralement de ces temps forts pour présenter leurs nouveaux modèles, vont devoir s’adapter.

Certains constructeurs trouvent la parade

Les systèmes multimédia et électroniques provenant pour la plupart de Chine sont en rupture de stock dans de nombreuses usines européennes. Trouver d’autres fournisseurs en un temps record pour assurer la livraison des véhicules est quasiment impossible. Loi de l’offre et de la demande oblige, les constructeurs qui en trouveront par d’autres moyens, via d’autres fabricants, vont se retrouver avec une montée des prix qui risquent de piquer

 

Pour pouvoir tout de même se faire livrer des pièces détachées en provenance de Chine, certains sont prêts à tout. La palme de la meilleure parade revient au plus gros constructeur du Royaume-Uni, Jaguar Land Rover… Depuis quelques jours, le groupe fait venir discrètement des pièces détachées de Chine dans des valises, afin de contourner tous les contrôles sanitaires. Une petite astuce qui leur a peut-être été soufflée par l’agent 007 en personne lors du tournage de « Mourir peut attendre », dernier opus de la saga James Bond. Toujours est-il que le constructeur anglais ne compte pas passer à côté d’une croissance des commandes du dernier 4×4 Defender, à l’affiche du film, à cause du coronavirus.

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