8 ans après la première voiture électrique de Renault, la Zoé, voici enfin une voiture hybride ! Une attente si longue, d’autant que la concurrence, elle, propose depuis longtemps cette motorisation innovante. Cette Clio est une « full-hybride », capable de rouler uniquement à l’électricité pendant quelques kilomètres. Elle vient concurrencer la Yaris hybride ou la Honda Jazz, les seules autres petites voitures hybrides. La Clio hybride utilise un moteur atmosphérique essence de 1,6 litre et 91 chevaux, associé à des moteurs électriques pour une puissance combinée de 140 ch. C’est parti pour l’essai.
À bord de la première Renault hybride
À l’intérieur de cette Renault Clio E-Tech 140ch Intens hybride, on retrouve la planche de bord des autres Clio, flatteuse pour la catégorie. On note, par exemple, un petit liseré bleu en option, une touche EV pour forcer le roulage électrique si la charge de la batterie le permet, et un combiné d’instruments numérique personnalisable. Ce dernier peut notamment montrer les flux d’énergie, tout comme l’écran central. Notre modèle d’essai, avec la finition Intens, reçoit un équipement assez complet et de nombreuses aides à la conduite.
L’habitabilité est bonne à l’arrière, mais le coffre perd de l’espace sous le plancher, ce qui fait descendre le volume de chargement. Selon nos mesures, cette Clio affiche un volume de coffre en recul de 50 dm3 pour passer juste en-dessous des 300 dm3. Dans la famille des citadines, c’est peu.
Pas de sportivité malgré 140 chevaux
Sous le capot de cette Clio hybride, 140 chevaux sont-ils suffisants pour en faire une sportive ? Non. Certes, jadis, la Clio 16S et ses 140 chevaux était la version sportive, mais ce n’est plus du tout sa vocation actuelle. La preuve, lors de notre essai, nous avons pu mesurer 9,8 s pour le 0 à 100 km/h et 31,8 s au kilomètre départ arrêté. Une Clio TCe 130 EDC, moins puissante mais plus légère, est plus rapide sur ces deux exercices. Le but de cette Clio est d’être la meilleure sur la consommation, pas sur le chronomètre.
Revenons au comportement et aux sensations derrière le volant. Cette Clio affiche une bonne douceur d’utilisation en ville et en conduite normale. En effet, l’électrique donne le boost et un effet turbo au moteur thermique. Cette Clio hybride utilise la même boîte révolutionnaire que le Captur hybride rechargeable, à savoir une boîte sans embrayage et sans pignons de synchronisation. On ressent un effet « boîte double-embrayage ou à convertisseur », ce qui signifie que la boîte de vitesses est douce et sans rupture de couple, sauf lorsque l’on appuie franchement sur l’accélérateur. Là, on constate alors une rupture de couple qui rappelle les boîtes robotisées à simple embrayage.
Une frugalité déconcertante
La partie châssis reste toujours très réussie malgré 80 kg de plus que la version TCE 130. La voiture est confortable, dynamique et pour les consommations, c’est réussi : 5 l/100 km de moyenne, soit 0,6 l/100 km de mieux que la Toyota Yaris hybride de précédente génération, la nouvelle génération n’étant pas encore arrivée en concession. Toutes les citadines essence se retrouvent loin derrière, y compris des voitures beaucoup moins puissantes. Seule la nouvelle Honda Jazz fait aussi bien, avec plus d’habitabilité mais moins de performance. Concrètement, cette Clio hybride consomme comme une citadine diesel. La 208 BlueHDI 100 affiche elle aussi 5 l/100 km selon nos mesures. Mais la Clio fonctionne à l’essence, ce qui pourra peut-être faire une différence plus tard dans certaines grandes villes pour avoir le droit d’y accéder !
Côté tarifs, cette Clio hybride commence à 22 600 € en finition Zen et monte à 28 200 € en Initiale Paris. Notre modèle en finition Intens est affiché à 25 000 € avec un bon niveau d’équipement. C’est cependant plus cher que la Jazz, ainsi que la nouvelle Yaris hybride qui s’annonce comme la future grande rivale à surveiller.