C’est officiel, le constructeur japonais a vendu son usine anglaise de Swindon. La marque a trouvé un repreneur, le géant de la logistique Panattoni. Une vente qui intervient après plusieurs années de rumeurs. Faut-il y voir un lien avec le Brexit ? Officiellement non.
Honda quitte l’Europe, discrètement
Swindon constituait la seule implantation de la marque Honda au Royaume-Uni. Depuis 2019, la marque évoquait la possibilité de revendre ce site d’assemblage, qui représente tout de même 10 % de la production totale britannique toutes marques confondues. Ce sont 3 500 personnes qui devraient perdre leur emploi avec cette vente.
Mais pourquoi cette séparation, et pourquoi aujourd’hui ? Honda fait face à des difficultés sur le plan commercial en Europe. Alors, sans évoquer le Brexit, le constructeur japonais précise qu’il veut se concentrer sur ses activités dans les régions avec des performances plus efficaces. L’Europe – et en particulier le Royaume-Uni – ne constitue plus un territoire stratégique.
Le repreneur ne va pas assembler de voitures mais compte investir massivement sur le site pour le développer. En effet, Panattoni a confirmé que la somme de 700 millions de livres (plus de 800 millions d’euros) allait aider à implanter ses activités logistiques sur place. Les travaux ne devraient pas intervenir avant le printemps 2022, le temps que les activités cessent. Car s’il est prévu que la production s’arrête courant de l’été 2021, il faudra ensuite procéder au déclassement du site. Il va notamment falloir procéder au démantèlement des lignes de production de la Honda Civic.
Le Japon se replie
Selon l’une des organisations syndicales présentes au sein de l’usine, ce départ est une occasion manquée. « Swindon, le cœur de la Great Western Railway, a été un centre important pour l’industrie automobile et pourrait jouer un rôle crucial dans la recherche du zéro émission et la création des emplois verts de demain ».
Ce départ de Honda fait suite à une série de décisions similaires de la part d’autres acteurs asiatiques et plus particulièrement japonais. C’est le cas par exemple de Sony et Panasonic qui ont fait le choix de déplacer leur siège social du Royaume-Uni vers l’Union Européenne. Idem avec Hitachi qui a abandonné un projet nucléaire basé au Royaume-Uni.
Créé en 1992, ce site historique de Honda en Europe assemblait il y a peu encore le CR-V (de 2000 à 2018) et la Jazz (de 2009 à 2015).