Fin Audi A1
Crédit Photo : AUDI FRANCE

Audi A1 : la petite citadine sur la sellette

L’Audi A1 pourrait être une victime collatérale du virage électrique que va prendre la marque allemande. Son nouveau patron, Markus Duesmann, a confié aux journalistes britanniques d’Autocar que le modèle était dans la balance avec les nouveautés à venir. En effet, l’Audi A1 pourrait bien ne pas être remplacée…

2021 devrait accueillir plus de 130 nouveautés automobiles. Malgré le contexte de crise sanitaire, le secteur de l’automobile continue de se développer et de nombreux modèles doivent faire leur apparition cette année. L’électrique sera évidemment de la partie et se fait la part belle sur nos routes. Des constructeurs, dont Audi, en profitent alors pour faire le tri dans leurs gammes et certains modèles vont être amenés à disparaître. Qu’en sera-t-il de l’Audi A1, la citadine de la marque aux anneaux ? Retour sur ce modèle pourtant devenu incontournable.

L’Audi A1, l’atout séduction

Une citadine qui en impose

 

La citadine d’Audi a été présentée au Salon de Genève en 2010. À cette époque, elle avait d’ailleurs remporté le prix de la “voiture la plus excitante de l’année” par le magazine anglais « What car? ». Déjà 11 ans que l’Audi A1 circule sur nos routes européennes et la citadine n’a pas pris une ride. Son look un peu sportif associé au luxe allemand et son équipement pléthorique en ont fait une voiture très appréciée des automobilistes. L’A1 a tout de suite remporté un franc succès malgré la présence de sérieuses concurrentes, comme la Fiat 500, l’Alfa Romeo MiTo et la DS3.

Depuis, l’A1 a connu deux autres versions : une première en janvier 2012 avec des phares à LED et des feux arrière à diodes redessinés, et la dernière en 2018, l’A1 Sportback. Cette dernière a remplacé la première génération de l’A1 et n’existe qu’en version 5 portes et 5 places. Avec l’Audi A1, la marque allemande s’est fait une place sur le marché de la citadine sur lequel elle avait jusque-là du mal à s’imposer. Pari réussi. Son point négatif : le prix. Elle affiche un tarif supérieur à ses concurrentes et même aux autres modèles de son segment au sein de Volkswagen, le groupe auquel la marque appartient.

Une voiture 100% européenne

L’Audi A1 commence sa vie dans l’usine Audi Brussels de Forest en Belgique, ancien site de Volkswagen, où les équipes en place étaient rodées au montage des citadines. Les chaînes de production bruxelloises avaient notamment connu la fabrication de la Coccinelle, de la Golf, de la Lupo et de la Polo. Avant de lancer la production de l’A1 en mai 2010, Audi a investi pas moins de 300 millions d’euros sur ce site. En 2011, l’usine sortait près de 118 000 voitures par an. Plus tard, pour la seconde phase de l’Audi A1, les dirigeants se sont tournés vers les usines espagnoles.

Les performances au rendez-vous

En plus de proposer un design très soigné et la personnalisation du véhicule, Audi est au rendez-vous en matière de performances. Les premières Audi A1 sont équipées de quatre moteurs essence de 86, 122, 140 et 185 ch, et de deux moteurs Diesel de 90 et 105 ch. Toutes les Audi A1 ont une traction aux roues avant (à l’exception de l’Audi A1 quattro, en quatre roues motrices) et se déclinent avec au choix :

  • Une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports pour les motorisations essence de 86 ch et Diesel de 90 et 105 ch ;
  • Une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports pour les motorisations essence de 122 et 140 ch, et Diesel de 143 ch ;
  • Une boîte de vitesses robotisée à 7 rapports (S-Tronic) pour les motorisations essence de 122, 140 et 185 ch, et Diesel de 90 ch.

 

En 2018, nouveau cap ! L’A1 abandonne le diesel et seule la motorisation essence est proposée, l’électrique n’étant pas encore au programme. Trois moteurs à essence dans quatre variantes de performance sont au choix pour l’A1. L’offre se compose alors de blocs de trois (1.0 litre) et quatre cylindres essence (1.5 litre et 2.0 litres) pour des puissances allant de 95 ch (25 TFSI) à 200 ch (40 TFSI). Les blocs peuvent être associés à une boîte manuelle à 6 rapports ou une boîte S tronic à 7 rapports selon les versions. Tous disposent d’un filtre à particules d’essence et répondent à la norme Euro 6d TEMP.

 

En 2019, le préparateur ABT présente un modèle unique « 1 of 1 » basé sur l’A1 Sportback. Sa particularité : elle est équipée d’un moteur 2.0 TFSI à 400 chevaux avec une puissance exercée uniquement sur les roues avant. Et, elle est bicolore : rouge pour le passager et noire, pour le conducteur. Un modèle insolite ! Il n’ira finalement pas plus loin que le prototype.

 

Alors, pourquoi faire disparaître l’Audi A1 ?

Des modèles comparables au sein du groupe Volkswagen

« C’est un segment dans lequel nous, en tant que groupe Volkswagen, sommes plus que représentés. Et avec succès. Sur le segment de l’A1, nous avons d’autres marques qui sont actives et rencontrent un grand succès, avec une production très élevée, donc nous nous interrogeons sur l’A1 en ce moment » ont déclaré les dirigeants du groupe allemand. En effet, l’offre étoffée du Groupe Volkswagen peut représenter un atout, mais il n’est pas toujours évident pour les clients de s’y retrouver parmi tous les modèles parfois similaires sur un même segment. C’est notamment le cas des citadines A1 (Audi), Polo (Volkswagen), Ibiza (Seat) et Fabia (Skoda). L’A1 est effectivement plus sophistiquée que ses cousines mais ses prestations globales ne sont pas suffisantes pour justifier ses tarifs beaucoup plus élevés. Et le tri ne devrait pas s’arrêter là. Markus Duesmann, à la tête d’Audi, a également annoncé sa volonté de réduire la gamme de motorisations dans les 10 prochaines années.

Vers une électrification de la gamme

Comme la plupart des constructeurs, Audi s’adapte à la transition vers l‘électrique et son offre thermique est vouée à disparaître peu à peu. Objectif : lancer pas moins de 30 modèles électriques d’ici 2025, dont 20 en 100% électriques. L’avenir de l’Audi A1 est, semble-t-il, encore en discussion mais les dirigeants allemands la mettent sérieusement sur la sellette. Car l’électrification des citadines existantes n’est pas rentable, les marges étant trop faibles. C’est pourquoi, il est préférable pour les constructeurs de faire disparaître des modèles et d’investir davantage dans la partie développement des autres produits et dans la recherche pour optimiser la qualité.

 

En plus de prendre le virage de l’électrique, Audi souhaite aussi se repositionner au sein du groupe Volkswagen. A priori, la marque prendrait davantage de place dans les segments du haut-de-gamme et des grands véhicules. Par ailleurs, la marque est forcée de constater que l’A1, entre autres, n’est pas des plus rentables malgré un certain succès. Le durcissement des normes qui engendre des coûts importants pour rendre les véhicules de moins en moins polluants pourrait être l’une des causes. Ne pouvant pas les répercuter à chaque fois sur le prix d’achat pour ne pas perdre la clientèle, ces coûts peuvent provoquer la disparition des modèles. C’est sûrement le sort qui attend l’Audi A1.

 

L’Audi A2, source d’inspiration

L’Audi A2 est un mini-monospace qui a été produit au début des années 2000 jusqu’en 2005. Elle avait la particularité d’avoir une structure tout en aluminium, un concept inédit pour l’époque sur des véhicules grand public. Cette fabrication avait pour avantage d’éviter la corrosion et de limiter le poids du véhicule. Son défaut ? Son tarif ! Forcément, comme souvent, un système innovant entraîne des coûts importants. En France, le prix de départ de l’Audi A2 s’élevait à 20 000€. Elle était donc loin d’être accessible au plus grand nombre et le succès n’a pas été pas au rendez-vous.

L’A2 pourrait-elle faire son retour en électrique et venir remplacer l’A1 ? Effectivement, dans le nouvel élan que le PDG d’Audi souhaite donner à sa marque, l’Audi A2 pourrait renaître de ses cendres dans une nouvelle version. Ce dernier explique : « Peut-être pas exactement avec ce design, mais j’aime l’A2. Nous discutons en interne du segment de l’A2 également. Donc il pourrait s’agir d’une A2 ou d’une E2, ou une A3 ou une E3. Nous en discutons en ce moment. » Le « E » sera, comme pour bon nombre de marques, le symbole de la gamme électrique. Si l’Audi E2 est créée, elle sera sûrement équipée de la nouvelle plateforme MEB du groupe Volkswagen, la même que la Volkswagen ID.3. Preuve en est que cette perspective est bien réelle. Pour rappel, le constructeur avait présenté au Salon de Shanghai 2019 un concept de berline compacte 100 % électrique plus « accessible », l’AI:ME.

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