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Crédit photo : Audi

Tous les détails du « plan d’électrification » Audi pour les années à venir

L’électrification est un sujet qui concerne tous les constructeurs. Audi n’échappe évidemment pas à la règle et a dévoilé, lors d’une journée dédiée, sa feuille de route baptisée TechDay e-mobility. L’occasion d’en savoir plus sur les futurs modèles, la répartition entre les technologies électriques et hybrides rechargeables, mais aussi les efforts que va mener le constructeur en coulisse pour devenir toujours plus responsable. Voici comment Audi compte basculer vers le tout électrique avec le détail de la stratégie qui sera déployée à l’avenir.

30 modèles électriques d’ici 2025 avec quatre plates-formes

L’électrification progressive de la gamme Audi a déjà commencé. En 2019, la marque a lancé la e-tron, sa première voiture 100 % électrique, et le Q5 en version 55 TFSI e. Auparavant, nous avions déjà eu le droit à l’A3 e-tron hybride rechargeable, qui a été retirée de la gamme avec le passage à la norme WLTP. Elle était dotée d’un moteur quatre cylindres 1,5 l de 150 ch associé à un bloc électrique de 102 ch, le tout développant une puissance cumulée de 204 ch.

Il faut aujourd’hui se contenter d’une offre qui peut paraître réduite, mais celle-ci va rapidement s’étoffer. En effet, Audi promet l’arrivée de 30 modèles électrifiés à l’horizon 2025, dont 20 modèles 100 % électriques. Ambitieux ? Audi va s’appuyer sur quatre plates-formes électriques avec des assemblages modulaires évolutifs pour couvrir tous les segments de véhicules :

  • La plate-forme longitudinale modulaire (MLV Evo) sera la base du nouveau SUV Audi e-tron, baptisé e-tron Sportback. Il s’agit de la seule des quatre plates-formes utilisées pour développer des véhicules électriques qui ne soit pas une plate-forme dédiée à 100 % à cette technologie.
  • La plate-forme de performance J1 sera, elle, la base pour l’Audi e-tron GT concept, modèle à vocation sportive (en association avec Porsche). C’est cette plate-forme qui permet de donner naissance également à la Porsche Taycan.
  • La plate-forme d’électrification modulaire (MEB) sera la base pour le développement du Q4 e-tron concept. Cette plate-forme permettra de lancer plusieurs modèles compacts ou de taille moyenne. On la doit à Volkswagen, qui la partage avec l’ensemble du groupe. Le constructeur l’utilise notamment pour son ID.3.
  • Pour les modèles électriques de taille moyenne et de luxe, Audi utilisera l’architecture PPE (Premium Platform Electric).

Audi promet déjà trois nouveaux modèles 100 % électriques pour 2020 et 2021, à savoir les Audi e-tron Sportback et e-tron GT (2020) et l’Audi Q4 e-tron (2021). Et au-delà ? Les détails n’ont pas encore été dévoilés, mais on peut imaginer que les mois qui viennent vont être chargés en annonces pour tenir le rythme des 30 modèles électriques prévus.

Pour l’heure, la production de l’Audi e-tron est réalisée dans l’usine de Bruxelles. Le système électrique provient de l’usine Audi de Győr (Hongrie), tandis que les batteries sont elles aussi produites à Bruxelles. Rien ne dit que cette usine servira de base pour l’assemblage des nouvelles versions électriques. Il est en effet possible que de nouveaux sites soient créés spécialement. Les chaînes d’assemblage « classiques » pourraient progressivement être remplacées par des chaînes dédiées aux voitures électriques, au fur et à mesure que la part de marché de ces modèles augmentera. Audi précise notamment que l’objectif est de produire les modèles PPE sur les sites existants, mais que les « structures d’usine standardisées » peuvent rapidement être transférées à d’autres usines. Il faut donc s’attendre à des synergies au sein du groupe VW, mais aussi à un redéploiement des chaînes d’assemblage avec une intégration plus forte de l’électrique dans les années à venir.

L’hybride rechargeable pour conserver le positionnement historique de la marque

Audi se lance dans l’électrification de sa gamme et veut proposer des produits qui répondent aux nouvelles exigences et à la transformation de la consommation automobile. Mais, présent en grande partie sur le segment des grands véhicules, Audi ne peut pas se contenter de la technologie électrique seule. Fréquemment utilisées sur de longues distances, et avec des besoins en énergie différents de ceux des plus petits véhicules, la plupart des grands modèles Audi nécessitent une propulsion hybride rechargeable. Voilà pourquoi, en plus des véhicules tout électrique, le constructeur d’Ingolstadt mise sur l’hybride rechargeable avec la transmission PHEV.

De nombreux modèles devraient ainsi disposer d’un moteur TFSI combiné à un moteur électrique et une batterie lithium-ion. En 2019, on compte déjà quatre modèles hybrides rechargeables (A7 Sportback, A8, Q5 et Q7), et l’offre devrait s’enrichir en 2020. Il faut notamment s’attendre à l’arrivée d’une Audi A6 TFSI e, puis au déploiement de l’hybride rechargeable sur la nouvelle génération de l’A3, ainsi que sur le Q3 Sportback.

Pour le moment, l’offre en hybride rechargeable est décomposée en deux associations. D’un côté, on retrouve sur les Q5 55 TFSI e et A7 Sportback 55 TFSI e un bloc quatre cylindres TFSI 2.0 litres de 252 chevaux associé à un moteur électrique (105 kW, 143 ch) pour une puissance cumulée de 367 chevaux. De l’autre côté, sur les A8 L 60 TFSI e et Q7 60 TFSI e, ce sont des moteurs V6 3.0 TFSI que l’on retrouve sous le capot. Avec des batteries de 14,1 kWh pour l’A8 et 17,3 kWh pour le Q7, la puissance cumulée des deux modèles est respectivement de 449 chevaux pour l’A8 et 456 chevaux pour le Q7.

Il est important de noter que les modèles hybrides rechargeables sont produits sur les mêmes sites que leurs lignes de produits respectives. Les A7 Sportback, A8, Q5 et Q7 en version hybride rechargeable sortent donc de la même ligne d’assemblage que leurs homologues thermiques.

Un bilan carbone neutre d’ici 2050

Nouvelle offre repensée et focalisée autour de l’électrique et de l’hybride rechargeable, investissements massifs en faveur de la mobilité durable… Audi ne fait pas les choses à moitié ! En complément, le constructeur s’est fixé comme objectif d’atteindre un bilan carbone neutre sur l’ensemble du cycle de vie de ses modèles. « De l’extraction des matières premières à l’utilisation et à la transformation en énergie renouvelable en passant par la production », de nombreux efforts vont être menés pour atteindre deux objectifs. Tout d’abord, en 2025, le bilan gaz à effet de serre de la flotte Audi devrait être 30 % inférieur à la valeur de référence de 2015. Ensuite, Audi souhaite devenir neutre en matière d’émission carbone sur l’ensemble de ses sites en 2050 au plus tard.

Le site de Bruxelles affiche un bilan carbone neutre depuis le début de la production de l’Audi e-tron. Une performance liée notamment à l’utilisation d’électricité verte, avec un système photovoltaïque géant présent sur la toiture.

Avec sa stratégie d’électrification complète, Audi se lance dans un processus qui implique tous les secteurs de l’entreprise. Un investissement conséquent – 14 milliards d’euros – est prévu pour développer les nouveaux modèles que nous venons d’évoquer, mais également pour faire monter en compétence le personnel au sujet de la mobilité durable et des questions liées aux nouveaux enjeux de l’automobile. À titre d’exemple, le budget formation a été augmenté d’un tiers en 2019, passant de 60 millions à 80 millions d’euros par an.

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