La consommation des SUV en 2021, qu’en est-il ?

Le SUV est le véhicule tendance depuis une dizaine d’années. Il est partout sur nos routes mais également dans le reste du monde. Pourtant, il a ses détracteurs qui l’accusent d’être trop gourmand. Qu’en est-il réellement ?

Véhicules trop polluants, « tueurs de climat »… les associations écologistes comme le WWF et Greenpeace, ou encore Yannick Jadot, député européen EELV (Europe Ecologie Les Verts), ont les SUV dans le collimateur. Est-ce justifié ? Comment démêler le vrai du faux ? Faisons le point.

1. Le SUV est-il réellement plus polluant ?

Une étude sur un panel de 22 véhicules dont 3 SUV, essence et diesel d’occasion, commanditée par le ministère de la Transition Écologique et réalisée par l’Institut Français du Pétrole Energies Nouvelles, met en évidence le respect des seuils normatifs mais aussi l’augmentation de la consommation de carburant des véhicules essence comme diesel en usage urbain. Si, évidemment, plus un véhicule est lourd, plus il consomme et il pollue, cela n’est pas propre aux SUV. Les conclusions de cette étude révèlent que : « […] les véhicules Euro 6d-TEMP essence comme diesel respectent en moyenne les seuils normatifs en usage réel de type RDE, y compris dans des conditions de conduite très dynamiques ou dans des conditions climatiques froides et chaudes sur des véhicules non neufs prélevés sur le parc« .

Dans cette analyse, les trois SUV d’occasion (deux modèles compacts à 5 places et un doté de 7 places) respectent autant qu’une berline ou une citadine, en essence comme en diesel, les normes d’émissions polluantes sur le cycle d’homologation comme en usage réel. Dans cette étude, seuls deux modèles dépassent les normes d’émissions polluantes en usage réel, mais il s’agit de berlines diesel. Et comble de la chose, elles sont toutes les deux équipées d’une technologie de dépollution des NOx (Oxyde d’Azote).

 

2. Le SUV est-il vraiment plus gourmand ?

On entend souvent dire que le SUV est 20% plus gourmand qu’un modèle standard. L’Automobile Magazine a alors mené l’enquête. Pour cela, le magazine a utilisé un outil de mesure des consommations réalisées selon un protocole sous certification ISO 9001, une garantie de qualité qu’il est le seul à détenir en Europe. Sur un panel de six modèles déterminés par L’Automobile Magazine, la surconsommation moyenne des petits SUV par rapport aux berlines est de 9,4 %, avec des extrêmes allant de 4% jusqu’à 17%. La surconsommation des petits SUV est notamment plus élevée sur autoroute (+15,3% en moyenne). Cela peut s’expliquer par la hauteur et le poids de ces derniers.

Concernant les SUV Compacts, l’étude montre qu’en moyenne ils consomment, eux, à moteur comparable, 8% de plus et émettent 8 % de CO2 en plus. On note également une surconsommation des SUV Compacts de +12% en moyenne sur autoroute, ce qui est, encore une fois, lié à leur aérodynamique. Pour éviter une surconsommation importante, il est donc recommandé de ne pas avoir recours aux équipements pneumatiques surélevés.

Les exigences de plus en plus importantes en matière de consommation et d’émissions de CO2 forcent la main des constructeurs à faire évoluer les chiffres de tous leurs véhicules en la matière, y compris pour les SUV qui représentent plus d’un tiers des ventes en Europe. Ils ont notamment travaillé sur le surpoids des SUV et l’hybridation pour ainsi échapper aux amendes.

En comparaison à l’usage avec des citadines ou des berlines compactes, les SUV sont plus polluants. Plus ils sont gros et lourdement équipés (pneus) plus leurs consommations de carburant et leurs émissions de CO2 augmentent. Très plébiscités par les consommateurs avec une augmentation constante des ventes depuis 10 ans, le SUV plaît davantage dans les départements les plus aisés et les plus urbanisés de France atteignant jusqu’à plus de 40% des ventes en 2019 contre 36% dans le reste du pays.

 

3. Le SUV : blacklisté

Si le SUV fait couler beaucoup d’encre concernant son surpoids, sa surconsommation et la pollution qu’il engendre, il n’en est pas moins populaire. Les anti-SUV sont pourtant nombreux et tentent de développer des mesures pour le mettre hors-jeu. Lors de la convention citoyenne pour le climat, 150 participants ont voulu introduire un malus au poids à partir de 1 300 kg. Ce malus au poids porté et défendu par Barbara Pompili, Ministre de la transition écologique, a bien été voté. Mais sous la pression du Ministère des finances, ce malus supplémentaire ne commencera finalement qu’à partir de 1 800 kg. Cependant, il y aurait déjà dans les cartons un rabaissement de ce seuil dans les prochaines années. À ce malus vient s’ajouter celui du CO2 qui augmente, lui aussi, d’année en année. Il faut donc tout de même bien réfléchir sur le choix de son véhicule à l’achat.

L’étude de l’IFPEN vient, par contre, redorer un peu le blason du SUV en prouvant que ce genre de véhicule respecte, en essence et en diesel, les normes d’émissions polluantes sur le cycle d’homologation comme en usage réel. Le dernier test effectué est bien plus sévère, ayant été ajouté à l’homologation suite au diesel date de 2015. Avec ce dernier, ils espèrent que la triche reconnue par le groupe Volkswagen ne puisse plus se reproduire.

4. Les constructeurs au travail

Pour garantir le succès du SUV et continuer de surfer sur cette tendance, les constructeurs font un travail sur le poids et l’aérodynamisme. Pour échapper aux amendes CO2, entre autres, ils font en sorte que leurs SUV restent dans la norme CAFE, imposant aux constructeurs des émissions de 95 g/km en moyenne sur tous leurs modèles vendus. Des modifications ont notamment été effectuées concernant l’aérodynamisme des véhicules qui, comme le démontrent les études, a un impact sur la surconsommation.

5. Choisir un SUV en 2021

Taxes en tous genres, alignement des prix du diesel et de l’essence, malus écologique… En tenant compte de tous ces éléments, il n’est pas évident de se tourner vers un véhicule économique, et encore moins lorsque l’on a besoin d’une voiture spacieuse pour emmener toute la famille. Le SUV commence à se décliner en version moins gourmande. Le sans plomb séduit de plus en plus et on commence à voir arriver des versions électriques et hybrides. Le SUV n’est pas encore prêt à tirer sa révérence.

 

SUV Essence les plus économiques				SUV Diesel les plus économiques				SUV hybrides les plus économiques
Marque	Conso mixte	CO2		Marque	Conso mixte	CO2		Marque	Conso mixte	CO2
Peugeot 2008	5,5 l/100km	114 g/km		Renault Captur	4,2l/100km	113 g/km		Volvo XC60	2,4l/100km	50g/km
Suzuki Ignis	5,0l/100km	114 g/km		Peugeot 2008	4l/100km	98g/km		Mini Countryman	2,4l/100km	56g/km
Opel Crossland X	5,6l/100km	131g/km		Peugeot 3008	4,0l/100km	106 g/km		Volvo XC90	2,5 l/100km	56g/km
Citroën C3 Aircross	5,7 l/100km	131g/km		Nissan Juke	4,0l/100km	104 g/km		Mercedes-Benz GLC	2,7 l/100km	64g/km
Ford Ecosport	5,8l/100km	134g/km		Kia Stonic	4,0l/100km	106 g/km		Toyota C-HR	3,8l/100km	86 g/km
Honda HR-V	5,7 l/100km	130g/km		Mini Countryman	4,7 l/100km	128g/km		Kia Niro	4,4l/100km	101 g/km
Suzuki Vitara	5,7 l/100km	131g/km		Volkswagen T-Roc	4,3l/100km	113 g/km		Hyundai Kona Hybrid	3,9 l/100km	90g/km
Renault Captur	5,4l/100km	123g/km		Seat Arona	4,3/4,4l/100km	113 g/km		Suzuki Ignis	4,7 l/100km	106 g/km
Nissan Juke	6,1l/100km	142g/km		Dacia Duster	4,7 l/100km	123g/km		Toyota RAV4	4,4l/100km	100g/km
Mazda CX-3	6,4l/100km	150g/km		Skoda Karoq	5,2l/100km	137g/km		Lexus NX300h	5,9 l/100km	130g/km