Suppression postes
Crédit Photo : MICHELIN

Michelin : 2 300 emplois supprimés en France

C’est une restructuration massive que Michelin s’apprête à lancer. Le manufacturier de pneumatiques français a annoncé la suppression de 2 300 postes sans départs contraints. Une coupe franche qui s’inscrit dans le cadre d’un plan de simplification et de compétitivité. Comment va s’articuler ce changement majeur qui concerne plus de 10 % de l’effectif ? Éléments de réponse.

Jusqu’à 2300 emplois menacés chez Michelin

En France, Michelin compte environ 21 000 salariés. D’ici à trois ans, une réduction de postes pouvant aller jusqu’à 2 300 emplois est prévue. Cette réduction des effectifs va être réalisée sans faire appel à des départs contraints. Dans le détail, ce sont ainsi 60 % des départs déjà envisagés qui vont se faire de manière anticipée (départ à la retraite et départs volontaires). Il faut donc s’attendre à un développement important des ruptures conventionnelles collectives (RCC).

Le chiffre de 2 300 emplois supprimés n’est qu’un indicateur. Il permet de comprendre la marge de manœuvre que se laisse le groupe qui a déjà supprimé 1 500 postes depuis 2017. Les suppressions précédentes ont touché en grande partie le site historique français de Clermont-Ferrand et des unités aux États-Unis. Enfin, ce sont aussi les sites de la Roche-sur-Yon et un site en Allemagne qui ont été fermés.

Une réorganisation du groupe qui concerne tous les sites français

La nouvelle réorganisation de Michelin ne cible pas un site en particulier mais bien toutes les unités présentes dans l’hexagone. La direction explique cette restructuration et la présente comme une phase de transition. En effet, selon les propos de Florent Menegaux, président de Michelin, le groupe « s’engage à recréer autant d’emplois qu’il y en aura de supprimés ». La direction du groupe souhaite ouvrir des négociations avec les organisations syndicales autour d’un « accord-cadre d’une durée de 3 ans ». Celui-ci pourra notamment inclure les éléments suivants :

  • Création de nouveaux postes avec la localisation de nouvelles activités à forte valeur ajoutée ;
  • Compensation de chaque emploi par un autre emploi ;
  • Mesures d’accompagnement des salariés ;
  • Plan d’investissement pour moderniser les outils de production.

On ne connaît pas toutefois le plan d’investissement prévu par Michelin pour compenser les emplois supprimés. Dans un contexte de forte concurrence, de la part des marques proposant des pneus à prix cassés, Michelin a également souffert du recul des ventes automobiles. « On est revenu au niveau de 1975 en nombre de ventes de voitures. Ça ne peut pas se passer sans des conséquences sur les fournisseurs de ce secteur-là » a indiqué le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

Les résultats 2020 de Michelin seront dévoilés le 15 février. Il se murmure qu’ils seraient largement positifs, ce qui irrite les syndicats de l’entreprise (CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, SUD) qui font front dans cette épreuve. Ils seront au cœur des négociations de l’accord-cadre qui devraient avoir lieu en février et mars 2021. Les négociations sur la rupture conventionnelle collective pour 2021 seront lancées dans la foulée.

Partager l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut