Parc Automobile 2020
Crédit Photo : FLORIAN PIRCHER

Le parc automobile français à la loupe

Le ministère de la Transition écologique a commandé une analyse du parc automobile français au 1er janvier 2020 auprès du Service de la Donnée et des Études Statistiques (SDES). L’occasion d’avoir une photographie du parc automobile en France et dans les DOM juste avant la crise du Covid-19, dont le secteur automobile, entre autres, a durement souffert.

38,2 millions de voitures en circulation en métropole et dans les DOM, c’est le premier chiffre à retenir de cette étude sur le parc automobile français menée par le SDES du ministère de la Transition écologique. Le chiffre est plutôt stable par rapport à l’an dernier. Dans cette analyse, ont été étudiés le nombre de voitures en circulation, leur âge moyen et leur classification Crit’Air, mais aussi les motorisations utilisées et les départements où circulent les véhicules les moins polluants. Ces données importantes permettent d’observer l’évolution du secteur automobile français en tenant compte, notamment, de la mise en place des directives gouvernementales visant à répondre aux enjeux environnementaux.

Le parc automobile français au 1er janvier 2020 : les chiffres clés

Des chiffres clés ressortent de cette étude sur les voitures en circulation en France au 1er janvier 2020. Voici ceux qu’il faut retenir :

  • 38,2 millions de voitures circulent en France selon les chiffres des immatriculations (SIV) et la base du contrôle technique (UTAC), contre 38,3 millions en 2019 ;
  • L’âge moyen des voitures en circulation en France est de 10,2 ans, contre 10,3 ans en 2019 alors que celui-ci ne faisait qu’augmenter depuis 2012 ;
  • 97,6% des voitures utilisent l’énergie thermique, dont 58,7 du diesel ;
  • 57% des voitures en circulation sont éligibles aux vignettes Crit’air 1 ou 2 ;
  • 0,4% des voitures en circulation sont électriques.

Source : © SDES

Depuis 2012, on constate pour la première fois un rajeunissement du parc automobile et une diminution du nombre de voitures en circulation, mais aussi une augmentation des voitures électriques et à hydrogène, même si les motorisations thermiques restent majoritaires à presque 98%.

L’hybride rechargeable en hausse, le diesel toujours majoritaire mais en baisse

Les motorisations alternatives, que sont l’électricité, le GPL, l’hybride non rechargeable, l’hybride rechargeable et l’hydrogène, représentaient 2,3% du parc automobile français au 1er janvier 2020. La part des véhicules hybrides non rechargeables a considérablement augmenté entre 2012 et 2020, bien que ces derniers ne donnent plus droit au bonus écologique depuis 2017. L’hybride non rechargeable est d’ailleurs devenue la principale motorisation alternative, devant l’électricité et l’essence+GPL. L’hybride rechargeable marque également une légère augmentation mais reste en marge. Le GPL, quant à lui, a connu une petite baisse depuis 2012. Il s’agissait pourtant de la motorisation alternative la plus utilisée jusqu’en 2015.

L’électricité se fait lentement mais progressivement une place sur le marché, notamment depuis 2018. Les voitures 100% électriques (0,4% des autos en circulation) arrivent tout juste en deuxième position parmi les motorisations alternatives, devant les voitures associant essence et GPL.

Le diesel est majoritaire avec 59% et l’essence représente 39% du parc. Le diesel reste donc la motorisation la plus utilisée sur notre territoire mais on constate tout de même une baisse depuis 2015 (-5,1%).

Analyse géographique du parc automobile

Si l’on analyse la répartition géographique de la circulation des automobiles en métropole et dans les DOM, on constate que deux départements comptent chacun plus d’un million de véhicules en circulation. Il s’agit du Nord (1,3 million) et des Bouches-du-Rhône (1,1 million). À l’inverse, la Lozère (50 850) et la Creuse (78 330) sont les départements où l’on en compte le moins.

L’étude met en avant les endroits où les voitures circulent le plus, avec quelle énergie et quelle vignette Crit’Air. Pour rappel, la vignette Crit’Air atteste du niveau d’émissions de polluants d’un véhicule sur la base de la norme européenne d’émission auquel il répond.

Top 3 des départements avec le plus de voitures électriques (sur 141 270 véhicules) :

  • Hauts-de-Seine (92) : 8 810
  • Paris (75) : 6 770
  • Bouches-du Rhône (13) : 5 350

Top 3 des départements avec le plus de véhicules Crit’Air 1, 2 et 3 (sur 31,7 millions ):

  • Nord (59) : 1 158 680
  • Bouches-du Rhône (13) : 955 770
  • Rhône : 836 970

Top 3 des départements avec le plus de véhicules Crit’Air 4, 5 et non classés (sur 6,4 millions) :

  • Nord (59) : 210 110
  • Gironde (33) : 159 260
  • Bouche du Rhône (13) : 158 550

 

Évolution et répartition des vignettes Crit’Air

 

Source :  © SDES, Rsvero, données provisoires

D’après le Service de la donnée et des études statistiques (SDES), au 1er janvier 2020 les voitures du parc français étaient majoritairement des Crit’Air 2 (35% – Voitures diesel immatriculées pour la première fois après le 1er janvier 2011 et essence immatriculées pour la première fois entre 2006 et fin 2010) et Crit’Air 3 (26% – Voitures diesel immatriculées pour la première fois entre 2006 et fin 2010 et essence immatriculées entre 1997 et fin 2005). Autrement dit, 1/3 du parc français est éligible à la vignette Crit’Air 2, et 6 véhicules en circulation sur 10 relèvent des vignettes Crit’Air 2 ou 3. Notons tout de même qu’entre 2019 et 2020, la part des Crit’Air 3 a diminué (-1,9 point).

Les voitures éligibles à la vignette Crit’Air 1 (voitures au gaz, hybrides rechargeables et essence immatriculées pour la première fois après le 1er janvier 2011) ont augmenté entre 2019 et 2020 (+ 3,7 points). Elles atteignent alors 22,1 % de part de marché. À l’inverse, les modèles classés Crit’air 4, 5 et les non classés (voitures diesel immatriculées pour la première fois avant 2006 et essence immatriculées pour la première fois avant 1997) ne comptent plus que pour 16,8 % du parc. Leur part a reculé de 3,4 points entre 2019 et 2020. Les voitures en circulation en France sont donc, dans l’ensemble, de moins en moins polluantes.

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5 commentaires pour “Le parc automobile français à la loupe

  1. Que dire de cette voiture ancienne bien réglée et qui roule modérément ( exemple des voitures du dimanche ou de collection) : ne pollue-t-elle pas moins que ces voitures récentes qui roulent tous les jours sur autoroute à 130Km/ h et plus et qui font du stand bye dans les embouteillages des grandes agglomérations : arrêtons la démagogie qui sert toujours les mêmes intérêts : ceux des constructeurs automoblies sous ensemble du capitalisme mondial.

  2. Bravo à nos gouvernants et à ceux qui les aides à classer les véhicules polluants. Un véhicule diésel auquel on doit rajouter de AD BLUE et t’il plus polluant qu’un véhicule essence ou qu’un véhicule électrique dont la fabrication est énormément polluante et dont on ne sait pas comment comment recycler les batteries en toutes sécurité pour le moment.
    Tous on rêve d’une voiture neuve ou d’occasion peu polluante mais les prix des voitures devient inabordables pour les ouvriers.
    Donc revoir le prix des voitures et surtout afficher le prix réel d’un véhicule qui varie selon l’endroit et le vendeur ou on effectue notre achat.
    Les concessions se plaignent que la situation est vraiment très compliqué pour elles mais quand l’on voient les cathédrales qu’ils battissent pour leurs concessions on peut se poser des questions.
    Je pense que l’ensemble du système est à revoir.

  3. Étude très très intéressante et utile, qui met à mal les conneries
    Que l’on peut entendre. Je retiens en priorité que les véhicules sont de moins en moins polluants.
    Encore merci et à très vite.

  4. Je ne vois pas trop ce qu’on peut tirer de cette étude et je cherche en vain la conclusion. Avec 38,2 millions de véhicule en circulation, il semble que le parc automobile ait triplé en 50 ans, la pollution unitaire heureusement pas.
    La vignette Crit’air n’est que le reflet de la norme européenne qui a prévalu lors de l’homologation du véhicule. La norme Euro figure sur la carte grise. Fallait-il le retour d’une vignette pour cela ou n’était-ce pas uniquement pour évincer les diesels de la capitale suite à l’émotion du scandale des « logiciels optimisés pour l’homologation » ?
    Reste qu’on punit toujours les mêmes. Plus le véhicule est récent, plus la norme Euro l’est aussi et moins il y a de restriction à circuler. Donc qui peut régulièrement changer son véhicule peut rouler. Pour les autres qui n’ont pas les moyens, ben….heu…. autorisons-les à faire du rétro-fit en montant un moteur électrique et des batteries sur leurs vieilles guimbardes.
    Il faut bien admettre que nos édiles nationaux se caractérisent par une certaine constance lorsqu’il s’agit d’inventer des nouveautés pour matraquer, dénigrer ou taxer tout ce qui touche à l’automobile au risque de mettre en péril des pans entiers de l’industrie et désorienter en permanence les stratégies et investissements des constructeurs, mais surtout d’exaspérer les électeurs automobilistes que nous sommes.
    L’émotionnel prime sur le rationnel. Et puis il y a les lobbyistes qui gravitent aux ministères et à l’assemblée pour éloigner nos élus de toute décision sensée qui pourrait desservir leurs intérêts.
    Ah, plus de diesel et d’épaves roulantes dans les métropoles, les bourgeois respirent à nouveau. Mais les SUV sont une pollution visuelle ! Ils leur cachent la vue des vitrines et des bords de Seine.
    C’est vrai que nos autos ont grandi au même rythme que la hauteur des ralentisseurs ou la profondeur des nids de poules et en plus ils deviennent lourds avec leurs batteries ! Si on en restait là on serait bientôt comme l’oncle Sam qui préfère son pick-up à toute compacte du segment B. Alors voyons, que peut-on bien inventer ?
    Et bien, pourquoi pas une taxe sur le poids ?
    A l’heure où la promotion étatique oriente le citoyen vers l’électricité à tout va, y compris pour le chauffage domestique, les châssis s’alourdissent des batteries. Ce nouvel impôt n’en est que plus cocasse. Mais peut-être est-ce un moyen de rattrapper le déficit du bonus écologique ?
    Pendant ce temps, le climat suit son propre calendrier dans un environnement qui a montré, avec le Covid, que la roue peut tourner vite. Et que nos préoccupations d’aujourd’hui s’effaceront vite devant d’autres.

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