Carlos Ghosn : sa conférence de presse fait réagir !

En fuite depuis le Japon, arrivé au Liban, l’ancien patron de Renault Nissan a tenu une conférence de presse pour organiser sa défense et initier son plan médiatique. Carlos Ghosn joue sur les mots et les sentiments, disant ne rien regretter et ne pas considérer être en fuite. Il dit avoir organisé sa fuite par peur de mourir dans les prisons du Japon. Ses explications font réagir.

Au Japon, on veut faire revenir Carlos Ghosn

Après la conférence de presse exceptionnelle de l’ancien dirigeant de Renault Nissan, la réaction la plus attendue sur le plan politique était évidemment celle des autorités japonaises. La ministre japonaise de la Justice, Masako Mori, n’a pas tardé à faire savoir que selon son pays, Carlos Ghosn a « propagé de fausses informations sur le système juridique ». Ce dernier, très critique à l’égard du système japonais, a expliqué n’avoir aucune chance de disposer d’un procès équitable. Il a même expliqué que l’objectif était de le « briser » et qu’il ne voulait pas rester un « otage ». « En l’écoutant, mon sentiment a été que peu de ses déclarations étaient appuyées par des preuves véritables » a expliqué Masako Mori. «S’il veut prouver son innocence, il doit faire face à un procès équitable ici » a t-elle ajouté. Les autorités japonaises souhaitent évidemment que le prévenu soit jugé au Japon et nulle part ailleurs.

Le Liban ne peut pas ignorer Interpol

Après sa conférence de presse exceptionnelle visant à convaincre de sa bonne foi, Carlos Ghosn n’a pas pu échapper à un interrogatoire mené par le parquet libanais. À la suite de ce dernier, il a reçu une interdiction de quitter le pays. Son passeport français lui a été confisqué.

L’ancien dirigeant est-il venu dans le pays pour pouvoir échapper à toutes les poursuites ? Si tel était son objectif, il pourrait finalement en être tout autrement. En effet, des sources indiquent que des poursuites judiciaires au Liban pourraient être lancées si les crimes dont est accusé Carlos Ghosn sont avérés. La réaction du Liban n’est donc pas une réaction d’accointance mais bien de prudence.

La fuite de Carlos Ghosn vue depuis la France

En France, les réactions de la classe politique mais également de plusieurs personnalités sont nombreuses. On a notamment pu entendre Michel Sapin, ancien ministre des finances, dire ne pas comprendre cette suite. « Il a le droit de se défendre, de se considérer comme innocent, mais ce qui me choque, c’est de vouloir s’expliquer en échappant à la justice ».

Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, a déclaré que « personne, quelle que soit sa nationalité, ne doit s’exonérer de la bonne application de la loi ». Plus que le fond de l’affaire, c’est bien la forme, et notamment cette fuite dont on ne connaît pas les détails qui cristallise le débat et les réactions.

Plus tranchée, la réaction de Marine Le Pen (Rassemblement National) pointe le comportement de la France dans le suivi de ce dossier : « Le gouvernement n’a strictement rien fait pour pouvoir prendre attache avec le Japon pour le respect des droits de la défense de monsieur Ghosn qui est un Français. Je crois que la France l’a abandonné ».