Covoiturage

Le covoiturage, est-ce rentable ?

BlaBlacar, Mobiccop, RoulezMalin… les plateformes de covoiturage n’en finissent pas de voir le jour sur la toile ! Partager sa voiture pour toute ou partie d’un trajet a révolutionné notre manière de voyager ces dernières années. Cela a permis de faire le business de start-up et aussi aux usagers de réduire leurs coûts de déplacements.

Selon l’article L. 3132-1 du code des Transports, le covoiturage se définit comme l’utilisation en commun d’un véhicule terrestre à moteur par un conducteur et un ou plusieurs passagers, effectuée à titre non onéreux, excepté le partage des frais, dans le cadre d’un déplacement que le conducteur effectue pour son propre compte. Cette pratique est devenue monnaie courante depuis une dizaine d’années. Elle répond aux enjeux de développement durable et d’écologie en permettant un accès à la mobilité pour tous, la réduction de la pollution et du trafic. Elle fait le succès des plateformes en ligne et notamment de BlaBlacar créé en 2006 et l’État a dû régir ce domaine afin de limiter tout abus.

Une pratique légiférée

Avec l’avènement du covoiturage, l’État s’est penché sur la question et a légiféré pour encadrer cette pratique. Cela a permis aussi de la différencier des professionnels de la conduite comme les taxis, les VTC – chauffeurs privés et les autocars.
En France, l’essentiel des trajets de covoiturage concernent les déplacements de moyennes et longues distances. Il représente 1,6% des trajets longues distances. En effet, sur des faibles distances, le covoiturage ne s’avère pas rentable, le bénéfice-risque sur un parcours domicile-travail par exemple, avec un risque plus important de ne pas respecter les horaires n’encourage pas les particuliers à utiliser le covoiturage.

Le 27 janvier 2014 est proclamée la loi de modernisation de l’action publique territoriale et l’affirmation des métropoles (MAPTAM).L’article 52 de la loi MATPAM donne, pour la première fois, une définition du covoiturage. Cette définition a été, ensuite, précisée dans le cadre de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour une croissance verte (TECV). Avec ces deux lois, l’État lance un signe fort de son implication dans le développement du covoiturage en France.

À la suite de la conférence environnementale de 2014, le gouvernement écrit une feuille de route « Transport et mobilités durables » qui comprend des mesures pour développer le covoiturage : plan de mobilité dans les entreprises et les administrations, campagne de communication sur le covoiturage, prise en compte dans le Service d’Information Multimodale, développement des aires de covoiturage et création d’un référentiel des bonnes pratiques.

Le Plan de mobilité mis en place avec les entreprises et les administrations a pour but de démocratiser la pratique sur des plus petits parcours et notamment celui du domicile au travail mais aussi d’améliorer la mobilité du personnel et encourager l’utilisation des transports en commun. Il est rendu obligatoire dans les entreprises de plus de 100 salariés depuis le 1er janvier 2018.

Sans aucun doute, les plans de mobilités transforment et vont révolutionner notre manière de se déplacer aujourd’hui et dans les années à venir.

Par ailleurs, la loi prévoit aussi l’assurance de responsabilité civile obligatoire afin de se couvrir soi-même mais aussi le passager du covoiturage, l’exonération d’impôt des revenus tirés du covoiturage et un prix encadré.

Le prix du covoiturage

Pour limiter tous débordements, l’administration fiscale a aussi prévu d’encadrer le prix du covoiturage. Le coût du trajet peut être évalué avec le barème kilométrique qui comprend les frais de carburant, l’assurance et l’amortissement de la voiture. À cela, peut venir s’ajouter le prix des péages. En aucun cas, il est question de faire du bénéfice, c’est à dire, le prix demandé au(x) passager(s) ne peux excéder le prix complet du trajet. Le barème fiscal fixe le prix du kilomètre à 0,50€ auquel peut venir s’ajouter le péage.  S’il y a un bénéfice, alors le chauffeur entre dans la sphère très privée des professionnels du transport de personnes comme les taxis et alors, il s’agit d’une autre législation tarifaire et le conducteur encourt des poursuites pénales.

Pour un tarif raisonnable, il faut diviser le prix de la course par 3 passagers : essence + péages. Le chauffeur ne doit pas faire partie de l’équation, de son côté, il a en charge le bon entretien de son véhicule et l’assurance. Le partage des frais n’est pas taxé, il ne constitue pas un revenu et le conducteur ne cotise pas.

Lorsque vous passez par une plate-forme en ligne qui facilite la mise en relation, des frais, une commission s’appliquent en sus.

Le succès de BlaBlaCar, une affaire devenue rentable

Un site de covoiturage : l’idée lumineuse de Frédéric Mazzella. Il lance en 2006 Covoiturage.fr. L’idée : mettre en relation gratuitement les particuliers pour partager leur voiture sur un trajet. En deux ans, le site connaît un vrai succès et une communauté se crée. Le site ne reste pas sur ses acquis, il est en perpétuel développement : ergonomie, création de pictos, système d’avis et de préférences. Tout est fait pour que l’utilisateur soit le plus en confiance possible et que la pratique soit la plus aisée. Ainsi, en 2008, Covoiturage.fr devient alors le site de covoiturage le plus utilisé en France. En 2011, le site compte son premier million de membre et la version anglaise du site est lancée, BlablaCar.com. C’est le début d’une vraie success story. La croissance ne fait qu’augmenter : présence  dans de nombreux pays, un chiffre d’affaire toujours à la hausse et des recrutements en masse. Avec plus de 90% de part de marché, l’affaire a une image de marque mondiale qui n’est plus à faire et est devenue rentable. En 2018, c’est plus de 50 millions de passagers qui utiliseront BlaBlaCar pour voyager.

Les petits nouveaux du march

Bien sûr BlaBlaCar reste leader sur le marché du covoiturage mais d’autres start-up se sont elles aussi lancées dans ce domaine.

Pour faire marcher la concurrence, vous pouvez aussi tester d’autres sites de covoiturage :

  • com propose une réservation directe et sans engagement entre particuliers. Les utilisateurs sont libres du moyen de paiement et pas de frais de désistement.
  • com : pas très développé en France, il l’est bien plus au niveau européen. Il est une très bonne alternative pour les trajets en dehors de nos frontières.
  • Coivoiturage-libre.fr est un site récent avec un fonctionnement libre et entièrement gratuit. Les options sont de fait beaucoup moins développées, ça reste simple et efficace.
  • Mobicoop est aussi un des grands noms du covoiturage en ligne. Gratuit, libre et sans commission, il vous permet aussi de trouver le trajet qu’il vous faut rapidement et tout de même en toute sécurité.

Attention aux faux covoiturages

Comme toute nouvelle activité fleurissante, elle attire aussi les malfrats et les pratiques controversées. La frontière est parfois mince entre le covoiturage, les taxis et les VTC (véhicule de transport avec chauffeur). Des sociétés ont utilisé le covoiturage pour créer leur activité et faire une concurrence déloyale aux taxis.

En France, deux exemples de sociétés qui ont fait flop dans le domaine : UberPop et Heetch.
UberPop avait été lancée par la célèbre entreprise Uber. Le principe : mettre en relation les clients avec des courses en moyenne 20 à 40% moins cher que les taxis via une application mobile. Derrière cette offre alléchante, les chauffeurs roulaient avec leur voiture personnelle, sans couverture sociale, avec des revenus non déclarés car non inscrits sur un registre professionnel. UberPop a donc été suspendu après une condamnation du Conseil Constitutionnel  d’Uber France à 800 000 € d’amende.

Quant à Heetch, la start-up a été lancée en 2013 en proposant une alternative aux transports collectifs, taxis et VTC grâce à un moyen de transport avec des chauffeurs privés non professionnels entre 20h et 6h du matin réservés via une application mobile. En mars 2017, la société Heetch a été condamnée pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, de pratique commerciale trompeuse et d’organisation illégale d’un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs professionnels. Suite à cela, elle a rebondi en proposant un service de mise en relation entre les particuliers et les VTC et a créé Heetch-La Base, un service de covoiturage réglo.

Le covoiturage s’est aussi avec ses proches, sa famille, ses amis, ses collègues et pour cela pas besoin de passer par un site web mais juste un petit coup de fil, un petit message lorsqu’une sortie commune est prévue et on essaie ensemble de remplir les voitures. La rentabilité est directement dans votre poche sans intermédiaire. Voyager ensemble, c’est quand même bien plus sympa : ambiance dans la voiture garantie et en plus, on fait une bonne action pour l’écologie !

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