11 millions d’euros : c’est la somme faramineuse engagée par Carlos Ghosn, l’ancien patron de Renault-Nissan d’après un audit interne mené par le cabinet Mazars pour RNBV. Si l’État et le constructeur envisagent de déposer plainte, un autre fait les interpelle : le nom de Rachida Dati est mentionné dans ce rapport comme bénéficiaire d’une partie de ces dépenses.
Interviewé sur RMC, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a immédiatement réagi aux conclusions de ce rapport : « Ces conclusions montrent des faits qui sont répréhensibles ». Des faits également pointés du doigt par le conseil d’administration du constructeur français : « Ces conclusions ont confirmé des déficiences au sein de RNBV au plan de la transparence financière et des procédures de contrôle des dépenses, qui avaient déjà été relevées par les auditeurs dans leurs conclusions intermédiaires de début avril. »
Une cabale envers Rachida Dati ?
Si parmi les dépenses mentionnées dans cet audit figurent des surcoûts de déplacements de Carlos Ghosn en avion, des dépenses divers ainsi que des dons à des organismes à but non lucratif, on y trouve aussi 900 000 euros versés à l’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati entre 2010 et 2012 en tant qu’honoraires d’avocate. Sa défense a immédiatement réagi en dénonçant un coup monté envers celle qui vise la mairie de Paris. « Les conventions de Mme Dati sont des conventions tout à fait régulières », a déclaré Olivier Pardo, avocat de Rachida Dati, précisant que l’ensemble des sommes avaient été déclarées à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Parmi les autres bénéficiaires de sommes colossales figurent également le criminologue Alain Bauer. Dans un communiqué, son avocat n’a lui aussi pas tardé à défendre son client en dénonçant une « campagne calomnieuse ». Il a par ailleurs affirmé qu’il avait bien été chargé « publiquement d’une mission afin de restructurer les services de sécurité, de sûreté et de déontologie » de Renault en 2011.
Carole Ghosn sollicite Donald Trump pour aider son mari
Actuellement mis en examen au Japon pour des malversations présumées, Carlos Ghosn voit les charges qui pèsent contre lui s’alourdir. Son épouse n’hésite pas à user de tous les moyens dont elle dispose pour aider son mari. Elle vient ainsi de demander au président américain d’intervenir auprès du Premier ministre japonais Shinzo Abe afin de garantir « un procès équitable » à son mari. Interrogée par la BBC, elle a déclaré : « Les dirigeants du monde se réunissent au G20 à la fin du mois, je voudrais que le président Trump parle au Premier ministre Abe à propos de conditions équitables, de conditions de procès équitables.»
A ce jour, Donald Trump n’a pas encore réagi à sa requête. Carlos Ghosn est toujours au Japon où il fait l’objet de restrictions très sévères. Interdit de quitter le territoire, il fait l’objet de quatre inculpations par la justice japonaise auxquelles va désormais s’ajouter la plainte de l’Etat et de RNBV.